La sécurité au Brésil, inquiétude des journalistes avant le pénultième rendez-vous 2022 de F1
Le Grand Prix du Brésil qui se déroule dans la banlieue de São Paulo, sur le circuit d'Interlagos, est le rendez-vous sans aucun doute le plus stressant et inquiétant pour les journalistes, chaque année. La tension politique n'aide pas à calmer les choses cette saison.
Alors que le championnat compte pas moins de 22 rendez-vous en 2022, déplaçant les journalistes et pilotes à travers le monde sur tous les continents hors Afrique, l’inquiétude au Brésil est toujours à son apogée alors que le Grand Prix débute dans quelques jours.
Si les critiques déontologiques se tournent vers l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan, le Qatar ou Bahreïn, c’est bien au Brésil que le rendez-vous est le plus stressant du point de vue de la sécurité pour les personnels des équipes, les pilotes mais également les photographes et journalistes.
Les photographes se déplacent avec des milliers d’Euros de matériel photographique avec eux et ne sont pas aussi encadrés que le personnel ou les pilotes de F1. Transférés par Taxi de São Paulo vers leurs hôtels, il n’est pas rare d’entendre chaque année des histoires de vols. A l’arrachée bien sûr, avec certains pilotes qui se font voler leurs montres par exemple, mais aussi dans des circonstances plus étonnantes. Par exemple des taxis qui s’en vont sans leur client, une fois les valises posées dans le coffre.
En 2010 notamment, Button ainsi que du personnel de l’écurie Sauber avaient été interpellés sur la route. Quelques années plus tôt, du personnel de Toyota avait été kidnappés contre une demande de rançon. En 2018 notamment, d’autres tentatives avaient semées la panique dans le paddock avec des tentatives ratées d’agressions auprès du personnel Sauber et Pirelli, malgré un itinéraire sécurité mis en place par la police. Si les choses se sont calmées depuis quelques années, le contexte géopolitique de la présidentielle a créé des tensions entre les partisans de Bolsonaro et ceux de Lula, tout juste élu nouveau Président du Brésil. Des tensions qui peuvent perturber la sécurité.
Le fret pour l’installation du matériel dans le paddock a notamment été perturbé par plusieurs barrages de manifestants, puis finalement escorté par la police militaire pour arriver sur le circuit.
Pour éviter toutes tentatives, le personnel se déplace à São Paulo incognito. Habituellement vêtus de leur uniforme d’équipes, ils s’habillent pour la plupart de manière habituelle pour se changer une fois arriver sur le circuit afin de ne pas signaler leur présence.
A noter toutefois que le personnel de la F1, les pilotes ou les dirigeants sont sujets de partout à des risques plus importants. A Londres par exemple, Bernie Ecclestone avait été lourdement agressé en 2010. Lando Norris, en 2021 à Wembley lors d’un match de l’euro de football a aussi subi une agression, toujours au Royaume-Uni. Plus récemment encore, en Italie cette saison, Charles Leclerc s’est fait dérober sa montre avant le Grand Prix.