Philippe Bianchi : "Nous vivons un cauchemar"

L’attente est très longue et surtout insoutenable pour la famille de Jules Bianchi, toujours hospitalisé au Japon suite à son grave accident survenu en course à Suzuka il y a deux semaines.

Le père du pilote français, Philippe, s’est confié sur l’état de son fils dans le journal italien La Gazetta Dello Sport, en précisant que celui-ci se battait très durement contre la mort : « Il n’abandonnera pas. Je suis sûr de ça. J’y crois. Je lui parle, je sais qu’il peut m’entendre. Ses docteurs ont déjà dit que c’était un miracle. Personne ne peut survivre à un accident aussi grave. il n’abandonnera pas. Son entraîneur, Andréa, nous dit que s’il y a une personne qui peut le faire, avec sa volonté, c’est bien Jules.»

Malgré cette volonté de toujours y croire, l’horreur de la situation n’empêche pas Philippe Bianchi et sa famille d’être réalistes face à la condition de Jules : « La situation est désespérée. A chaque fois que le téléphone sonne, nous savons que cela peut être l’hôpital pour nous annoncer la mort de Jules. »

L’élan de solidarité qui est intervenue depuis ce terrible accident a beaucoup touché la famille du pilote français comme a tenu à le préciser Philippe Bianchi : « Je n’ai jamais vu quelque chose de tel.Cela nous touche vraiment profondément. Nous tenons à remercier chacun d’entre eux. Beaucoup d’entre eux sont entrés en contact avec nous, en nous écrivant : Alonso, Jean-Eric [Vergne], Massa, nous ont délivrés des messages forts. Hamilton nous a envoyé un e-mail très touchant dans lequel il disait que s’il pouvait faire quelque chose pour nous, il le ferait. Rossi et Marquez du MotoGP également.  »

La famille Bianchi n’exclue pas, si la situation de Jules s’améliore, de le transférer vers un autre hôpital où la communication avec les médecins, qui ne parle pas anglais, serait plus aisée : « C’est dur. En une semaine, la situation d’une famille a été détruite. Nous vivons un cauchemar très, très loin de chez nous. Mais quand Jules ira un peu mieux, nous pourrons le transférer, peut être à Tokyo, et les choses seront alors plus faciles. Mais qui sait quand cela va se passer, si cela va arriver. Nous avons aucune certitude, nous devons juste attendre. »

Le parallèle entre la récente situation de Michael Schumacher et celle de Jules parait évident à faire. Philippe Bianchi comprend désormais terriblement mieux ce qu’a vécu la famille du septuple champion du monde allemand : « J’ai été très triste quand il a été blessé. Et je me demandais comme tout le monde : ‘pourquoi ne donnent-ils pas plus de nouvelles ?’. Mais maintenant que je suis dans la même position, je comprend mieux. Tout le monde me demande comment va Jules, mais je n’ai toujours aucune réponse à apporter. C’est très sérieux, mais son état est stable. Un jour il semble aller mieux, un autre jour c’est pire. Les docteurs ne disent rien. Les dommages de l’accident sont très graves, mais nous ne savons pas comment cela peut évoluer. Même avec Michael Schumacher, cela a pris des mois avant qu’il ne sorte du coma. Jean Todt disait qu’il espérait qu’il puisse retrouver une vie normale un jour. J’espère qu’on pourra dire pareil pour Jules. »