Hamilton : "Difficile de dissimuler quelque chose" en F1

Dans un long entretien accordé à la station BBC Radio 5 Live, Lewis Hamilton est revenu sur l’importance des données et de leur utilisation en Formule 1, dans la course au titre que Nico Rosberg et lui se livrent dans le Championnat 2014.

Le champion du monde 2008 est d’abord revenu plusieurs années en arrière : « En karting, il n’y a pas de données. Il n’y a pas d’arrêts aux stands, il n’existe pas de problèmes de température de frein ou pour savoir combien il reste de boost. Donc, quand vous avez un avantage, vous conservez cet avantage. Le gars derrière vous ne peut le voir nulle part. »

Au contraire, dans la discipline reine, difficile de pouvoir masquer un avantage et donc de le garder : « Avec la technologie actuelle, il y a tellement d’informations, il est si difficile de dissimuler quelque chose » explique Hamilton, avant d’illustrer ce propos par sa propre expérience : « C’est comme l’expérience que j’ai eue avec Fernando [chez McLaren, en 2007]. Quand je suis arrivé en F1, je me suis dit : ‘’Fichtre, Fernando est tellement rapide et il utilise toutes ces techniques différentes.’’ Mais, heureusement, il y avait les données. S’il n’y avait pas eu les données, je n’aurais pas été capable de le battre cette année-là. »

En 2014, la situation n’a pas changé ; d’autant plus que Mercedes a fait de la transparence totale entre les pilotes un leitmotiv : « Il y a des fois où Nico est devant et je peux le voir. Et il y a des fois où je suis devant et il peut voir ça. Par exemple, la consommation d’essence. Après la dernière course, ils ont découvert comment j’économisais de l’essence et il sera au courant de ça maintenant, et peut-être qu’il sera plus proche en consommation d’essence. »

« A chaque fois que ce petit avantage disparaît, pour lui ou pour moi, vous devez toujours trouver quelque chose de nouveau. »

Concernant la situation sportive, quand il lui est demandé si elle est stressante, il répond par l’affirmative : « Elle l’est, mais c’est le jeu. C’est super que ce soit si serré. Je n’ai jamais, dans ma carrière, voulu vivre une saison durant laquelle vous pilotez sans enthousiasme et obtenez la victoire. Vous devez sentir que vous avez tout fait, que vous avez transpiré jusqu’à la dernière goutte, que vous avez dépensé la moindre once d’énergie dans la recherche de la victoire et il n’y a rien de meilleur que ce sentiment quand vous l’emportez. »

Pour finir, il revient sur l’importance des qualifications, un exercice dans lequel Rosberg l’a dominé à 5 reprises sur les 9 premiers GP de la saison : « Il est devenu de plus en plus clair, pour moi, que la qualification est vraiment une partie importante de la saison. Il est si difficile de dépasser le mec qui a la même voiture, le seul moyen est dans les arrêts aux stands. Donc, vous devez être en position de force, mais ce n’est pas facile, parce que parfois c’est Nico qui est rapide et parfois c’est moi. »

En étant revenu à seulement quatre points de Rosberg, moins que l’écart entre une première et une deuxième place, Hamilton estime que les compteurs sont remis à zéro. Il conclut : « C’est presque un nouveau départ dans cette deuxième moitié de saison et la lutte sera vraiment serrée entre nous. »