Une usine aux USA, mauvais choix pour Haas Formula ?

Après avoir reçu le feu vert de la FIA pour créer une nouvelle écurie de F1, l’américain Gene Haas a rapidement déclaré son souhait d’une équipe basée dans les locaux de son écurie de NASCAR aux USA, à Kannapolis. Cette situation ne serait clairement pas favorable à des économies de transport puisque la plupart des courses se situent en Europe, moyen orient et Asie, bien loin de cette ville de Caroline du Nord, à deux pas de Charlotte, le temple de la NASCAR. Selon Johnny Herbert : « Vous devez être basé en Europe, vous ne pouvez pas aller au fin fond du sud des Etats Unis et espérer une fois que c’est testé, par exemple, envoyer les nouvelles pièces. » L’Anglais rajoute : « Les évolutions tiennent une grosse part [de travail] dans une Formule 1 et c’est quelque chose qu’ils doivent prendre en compte sérieusement parce que je pense que ce serait un mauvais calcul de se baser en Amérique. »

Malgré l’idée de Haas de créer une succursale en Allemagne ou en Italie, John Watson soulève une autre aberration auprès de Sky Sports : « Il a prévu de construire sa voiture à partir d’une Dallara [constructeur italien de châssis de monoplace], alors pourquoi se baser en Amérique du nord alors que tout devra voyager en avion depuis l’Europe jusqu’en Amérique du nord pour être assemblé avant un voyage retour pour la saison européenne ? Je pense que vous partez du mauvais pied quand vous basez votre équipe en Caroline du Nord. »

L’Irlandais ajoute qu’il serait préférable pour le patron américain de racheter une écurie existante, dont certaines traversent des difficultés financières, et de profiter des outils en place pour développer son projet. « Il y a un certain nombre d’écuries sur le marché qui sont viables mais jusqu’à maintenant il prend cet autre choix. Peut-être que cela va changer avant la fin de la saison. »

Joe Custer, directeur général de Haas Formula, précise qu’ils sont au tout début du programme et que rien n’est figé : « Il nous faut identifier notre partenaire technique. Cela prendra le temps qu’il faut. Il faut bien le faire. Nous n’avons le droit qu’à un essai. On doit être patient et ne pas forcer à aller trop vite [au risque] que toutes les parties n’aient pas l’occasion d’examiner les possibilités de s’impliquer et aussi, de notre coté, de connaître nos besoins. Nous sommes en train de déterminer nos besoins et ce que les partenaires proposent. »
La question du recrutement est au même point que l’aspect technique ; au tout début du programme. Ils ont déjà recruté Günther Steiner, un ancien de Red Bull et Jaguar. Sur la question de récupérer un soutien comme Stefano Domenicali, fraîchement débarqué par Ferrari, Joe Custer répond qu’aucune négociation n’est en cours… mais que les portes restent ouvertes.