Cour d’appel de la FIA : Mercedes demande l’exclusion de Red Bull avec sursis
L'audience sur l'examen de l'appel de Red Bull s'est achevée en début d'après-midi : si les arguments avancés par Red Bull sont dans la droite lignée de la communication de l'écurie depuis l'Australie, Mercedes s'est montrée sévère en demandant une exclusion avec sursis de l'équipe quadruple-championne du monde.
L’audience devant la Cour internationale d’appel de la FIA concernant la requête formulée par Red Bull d’annuler la disqualification de Daniel Ricciardo lors du Grand Prix d’Australie s’est achevée en début d’après-midi à Paris. Des observateurs de McLaren, Lotus, Williams et Force India étaient présents, alors que Mercedes, de son côté, est intervenue en tant que partie à l’audience, informe Crash.net.
Comme prévu et annoncé, Red Bull a basé son argumentation sur le fait que la Directive technique qui impose l’usage du débitmètre incriminé dans l’affaire n’a pas force contraignante. Cela n’autoriserait donc pas les commissaires de la FIA à punir Red Bull, même si l’équipe affirme qu’elle ne souhaitait pas remettre en cause l’autorité de la Fédération. Sur un plan technique, l’équipe a aussi mis en avant les dysfonctionnements des capteurs utilisés par la FIA dans le contrôle du débit d’essence instantané, dont la limite est de 100kg/h.
L’écurie a même reconnu avoir initialement accédé à la demande de Fabrice Lom, officiel de la FIA, de baisser le flux d’essence entrant dans le moteur mais, constatant une baisse de la performance, avoir choisi de le ré-augmenter. Red Bull s’appuie sur la mesure de secours – liée aux injecteurs, notamment – pour affirmer par la voix de Ali Malek, son avocat, qu’elle n’a pas enfreint la règle du seuil de débit d’essence maximum autorisé.
Le représentant de la FIA, Jonathan Taylor, a expliqué pour sa part que ces directives sont des guides pour les équipes dans la manière de mettre en œuvre la règlementation et qu’il ne devrait pas être permis de les ignorer. « Pourquoi est-ce important ? Le sport doit être pratiqué sur un pied d’égalité. Il a besoin d’une référence qui fait autorité. Une équipe ne peut pas choisir des méthodes de mesure et quand elles les utilisent ou pas. »
Il a même expliqué que ces directives étaient une pratique ancienne permettant la bonne mise en oeuvre des règlementations. Il a poursuivi son exposé en indiquant que « tout le monde suit ces règles et si vous ne les suivez pas, il n’y a pas de compétition ».
Mercedes, pour sa part, par la voix de Paul Harris, son avocat, a qualifié l’attitude de Red Bull, qui avait délibérément choisi d’ignorer les consignes de la FIA, de « violation flagrante » de l’autorité de la FIA et a même appelé la Cour d’appel à un alourdissement de la sanction en demandant une exclusion de l’équipe de Milton Keynes du championnat avec sursis pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise à l’avenir.
« Nous sommes, franchement, et avec grand respect, préoccupés du fait que Red Bull ait fait preuve d’un tel mépris flagrant et délibéré pour ces règles qu’il y a un risque qu’ils le fassent à nouveau. Nous sommes ici pour nous assurer que cela n’arrivera pas encore. Nous devons être sur un pied d’égalité pour le reste de la saison, » a ainsi plaidé Harris.
« La meilleure façon de s’assurer que Red Bull n’enfreindra pas d’autres instructions écrites ou orales de la FIA – au moins pour le restant de cette saison – est pour cette cour de reconnaitre la gravité de leur infraction et de leur imposer une sanction plus lourde, qui est la suspension pour le reste de la saison comme cela, ils seront vivement alertés qu’il n’y a aucune possibilité pour eux de transgresser les limites une nouvelle fois, » a-t-il conclu.
Un verdict est attendu « demain matin au plus tard », et le détail du jugement en fin de semaine.