Mercedes : "Pas d’alternative" au moteur turbo hybride
Mercedes explique que son engagement en F1 a été renforcé par la mise en place d'une nouvelle règlementation plus tournée vers les exigences du futur et des voitures de route, sans quoi la question de sa participation aurait pu se poser même en cas de succès.
Suites aux différentes discussions autour de la question du spectacle et donc de la règlementation 2014, dont d’aucuns estiment qu’elle trahit l’esprit de la Formule 1 en faisant devenir des gestionnaires les pilotes de la catégorie reine, Thomas Weber, membre du conseil d’administration de Daimler, à la tête du département de recherche et développement de Mercedes a tenu à rappeler que l’engagement du constructeur allemand plus avant dans la discipline dépendait en grande partie de ce changement de moteur.
Ainsi, à la question de savoir si la participation de Mercedes aurait pu être remise en cause en cas de maintien du V8 atmosphérique, il répond : « Oui. » Même en cas de victoire ? « Ça aurait été mieux, mais nous, en tant que conseil d’administration, nous sommes indépendants. Nous sommes responsables de ce que nous faisons, et ce n’est pas un bon argument de rester seulement parce que nous gagnons des courses, » explique-t-il à Autosport.
« Le seul argument pourrait alors être le marketing. Mais faire du sport automobile seulement parce que c’est du marketing, pour moi c’est un peu court. » Pour rappel, l’engagement de Mercedes en F1 a déjà été questionné, dès la fin d’année 2009, le Conseil d’administration de Daimler considérant à l’époque que l’investissement pouvait apparaître trop excessif dans le contexte de crise mondial.
Weber pense que le tournant de la F1 est indispensable : « Avant, il était important pour moi d’aller sur une course de Formule 1 pour le fun. Maintenant, ça fait partie de mon travail. Jamais auparavant nous n’avons été si près d’une technologie dont nous avons besoin pour les voitures de route aujourd’hui. La taille des moteurs, les turbocompresseurs et la technologie hybride. C’est le jeu en F1 maintenant. »
Il ajoute : « Nous devons expliquer pourquoi c’est la bonne direction et il n’y a, pour moi, pas d’alternative. » Il estime aussi que les critiques portent une atteinte dangereuse au sport lui-même : « Ces gens, ils croient qu’ils peuvent continuer tout pour toujours. Ils ne se rendent vraiment pas compte de la complexité et la dangerosité d’une discussion sur la F1 pour le public, et même dans certains conseils de surveillance. »
En guise de conclusion, il appelle à poursuivre sur cette voie : « Pour moi, si nous voulons protéger notre business dans le futur, nous devons changer le système. »
De son côté, Niki Lauda, directeur non exécutif de Mercedes, n’a pas manqué de tancer les tenants d’un retour à la F1 des années 1990-2000 : « Si les gens n’en veulent pas de ces moteurs, alors qu’ils prennent les anciens et qu’ils fassent des courses de garagistes. Alors, il n’y aura pas de gros constructeurs qui viendront, et ensuite vous verrez où sont les fans, parce qu’il n’y aura plus de fans. » Il conclut par : « C’est la bonne chose à faire d’avoir une F1 moderne, orientée vers le futur. »