Allison entrevoit une "nouvelle ère Ferrari"
Interrogé sur le site officiel de la Scuderia Ferrari, James Allison, transfuge de Lotus F1, estime que l'équipe italienne, grâce notamment à son travail, est en route pour connaître de nouveaux succès, portée par le rééquilibrage des forces qu'implique la nouvelle règlementation technique.
La saison 2014 sera, pour Ferrari, celle de toutes les attentes : après cinq saisons sans le moindre titre (le dernier en date étant le titre constructeurs en 2008), la Scuderia espère profiter des modifications règlementaires pour revenir sur le devant d’une scène occupée par Red Bull et Sebastian Vettel depuis quatre saison consécutives, ne laissant que peu de miettes aux poursuivants. Parmi les motifs d’espoir, l’arrivée de James Allison en provenance de Lotus au poste de directeur technique du châssis.
Arrivé en septembre, le technicien britannique s’est surtout intéressé à la gestion des ressources humaines et techniques : « Je n’ai vraiment pas passé beaucoup de temps à aller dans les détails du design de la nouvelle voiture, car ça n’aurait aucun sens à ce moment. En vérité, je me suis concentré sur la mise en adéquation des ressources et le placement des meilleures personnes aux bonnes places pour optimiser le souci du détail, » a-t-il ainsi déclaré sur le site officiel de Ferrari.
Le travail de conception a déjà été effectué en amont et Allison a dû s’insérer dans la continuité de ces travaux : « En fait, quand vous abordez un changement règlementaire comme celui-ci, ce n’est pas quelque chose que vous commencez à réfléchir 6 mois avant. Quand je suis arrivé à Maranello, le travail sur le projet était en cours depuis deux ans. J’ai essayé de m’inscrire dans sa philosophie et de m’adapter à l’équipe aussi vite que possible. Ceci étant dit, ce que vous pourriez considérer comme mon rôle actif dans le design des voitures implique de travailler en identifiant les domaines sur lesquels nous pourrions peut-être appuyer plus et concentrer plus d’efforts. »
L’équilibre des éléments qui constitueront une monoplace, en 2014, sera modifié : « Il est vrai que l’influence de l’unité de puissance (« power unit » ou moteur hybride, ndlr) sur les performances globales de la voiture sera plus importante que dans le passé récent. A partir du moment où, en 2007, le gel du développement des moteurs a été enclenché et que les niveaux de performance ont convergé, il était clair que son influence sur la hiérarchie allait se réduire, pendant que l’aérodynamique allait prendre de l’importance. »
« Dans les années qui ont précédé ce moment, ce n’était pas le cas : je me rappelle bien de l’importance du moteur dans les succès de Ferrari dans la première moitié des années 2000. » Une époque que James Allison a très bien connu, faisant partie du staff de l’écurie de Maranello entre 2000 et 2004.
Le plus important pour lui était de préparer la Scuderia à effectuer son retour parmi les références, notamment en matière d’aérodynamique : « Aujourd’hui, nous allons observer un rééquilibrage, même si les performances aérodynamiques vont toujours être un facteur-clé. L’aérodynamique reste l’élément vital d’une voiture de F1 moderne. Il est impossible d’être compétitif sans avoir les bons outils et les ressources adéquates : maintenant, nous pouvons dire que nous sommes passés de ce qui était peut-être la quatrième ou cinquième équipe en matière d’outils pour être maintenant à la pointe et tout est donc en place pour que s’ouvre une nouvelle ère Ferrari. » Pour rappel, depuis plusieurs saisons, l’équipe italienne peinait à utiliser efficacement sa soufflerie, en raison d’erreurs et d’approximations dans les valeurs rapportées.