Grosjean : "J’avais besoin d’aide"
Interrogé par Sky Sports, Romain Grosjean a accepté de revenir sur ce qu'il a changé après 2012, pour revenir en grâce en 2013, et notamment sur ses visites chez un psychologue.
La deuxième partie de saison 2013 aura révélé au grand jour un Romain Grosjean capable de régularité et de solidité. Des qualités qui avaient, selon de nombreux observateurs, fait défaut au pilote Lotus en 2012 où, malgré sa pointe de vitesse, il n’avait pu concrétiser tous les espoirs placés en lui, au point de menacer grandement son baquet.
Point d’orgue d’une saison 2012 mitigée, le carambolage de Spa-Francorchamps où, jugé responsable, il avait été banni pour le Grand Prix suivant – alors même qu’il s’agissait de sa première infraction sanctionnée. Cet accident a marqué le début d’une reprise en main de la part du Franco-suisse qui s’était alors adjoint les services d’une psychologue, notamment : « Elle a l’habitude de travailler avec des athlètes de très haut niveau, presque tous les champions olympiques français ont travaillé avec elle, » a-t-il confié à nos confrères de Sky Sports.
Interrogé sur ce sujet, Romain Grosjean a expliqué la façon de procéder : « Parfois, nous parlons de certaines choses, d’autres fois d’autres. Ca dépend vraiment d’où vous êtes et ce sur quoi vous devez travailler. » Selon lui, un tel travail n’est pas signe de fragilité : « C’est pour ça que j’ai commencé, parce que j’ai été assez intelligent pour penser que j’avais besoin d’aide. Ce n’est pas une preuve de faiblesse, c’est plutôt un point fort. Vous pouvez toujours vous améliorer et c’est pourquoi je travaille toujours avec elle, actuellement, une fois par semaine. C’est soit un appel téléphonique, soit je vais la voir et nous parlons. »
Si la saison 2013 s’est achevée avec quatre podiums en cinq courses, avant que le moteur Renault de sa Lotus n’explose à Interlagos, elle a aussi été marquée par l’accident lors du Grand Prix de Monaco, où le pilote français avait été jugé responsable de la collision avec Daniel Ricciardo à la sortie du tunnel. Il évacue un défaut de concentration : « Je ne pense pas que la concentration a été un problème, mais parfois je voulais aller plus vite que la musique comme à Monaco cette année. J’ai complètement manqué le week-end parce que je voulais allez trop vite par rapport à notre niveau. » Mais la leçon monégasque semble lui avoir servi : « Etre dans le bon rythme, faire les bonnes choses et gérer la pression parfois ; gérer le stress quand il arrive pour certaines raisons et savoir pourquoi et comment. »
Romain Grosjean sera le leader de l’écurie Lotus en 2014 et devra composer avec une nouvelle pression. Il n’arrêtera pas pour autant ses rendez-vous chez sa psychologue : « Je vais continuer ça un moment, parce que je pense que vous pouvez toujours progresser. Je pense que ça fait de moi un homme meilleur à la maison et un meilleur pilote aussi. Ca rend ma vie plus facile. Regarder comme les gens autour de vous agissent vous aide aussi à vous comprendre et à vous regarder en face. Et ensuite, aussi, j’espère être prêt à être un numéro 1 et un Champion du monde, ce qui n’est pas si facile finalement. »