Ferrari veut s’inspirer de la ‘’Squadra Azzurra » de 1982
Stefano Domenicali revient, sur le site officiel de Ferrari, sur les difficultés rencontrées par la FIA et espère pouvoir s’inspirer de la victoire finale de la Squadra Azzurra lors de la Coupe du Monde de Football 1982 qu’elle avait pourtant bien mal débuté.
Une fois n’est pas coutume, la Scuderia Ferrari débute la saison 2012 sur la défensive alors que la F2012 n’a pas vraiment satisfait les hommes de Maranello durant les essais d’intersaison. Mais Stefano Domenicali, Team Principal de l’écurie italienne, ne perd pas espoir : « A ceux qui me demandent si je signerais, aujourd’hui, pour une troisième place à Melbourne, je répondrais que je ne signe rien. Peut-être qu’il se passera la même chose que lors de la Coupe du Monde de Football 1982 alors que l’Italie avait très mal commencé et qu’elle l’a emporté à la fin, quand c’était le plus important » confie l’Italien sur le site officiel de l’écurie de Maranello.
En effet, en 1982, la Squadra Azzurra aborde la coupe du monde disputée en Espagne, de la plus mauvaise des manières après avoir aligné défaites et matchs nuls en amicaux. La bande à Dino Zoff, gardien emblématique de l’équipe, se contente ensuite du match nul lors de ses trois rencontres de poule face au Pérou, à la Pologne et au Cameroun. Mais lors de la deuxième phase de poule, qui l’oppose à l’Argentine et au Brésil, l’Italie se qualifie pour les demi-finales où elle recroise la route de la Pologne qu’elle vainc 2 à 0 avant de remporter le titre face à la Nationalmannschaft, 3 à 1.
Lors des ‘’matchs amicaux’’, la F2012 ne s’est donc pas montrée à la hauteur des attentes de Ferrari, comme le confirme Stefano Domenicali : « Nous avons demandé à nos ingénieurs une voiture extrême parce que, sans ça, nous n’aurions pas pu réduire l’écart par rapport aux meilleurs. La première configuration des échappements a montré un bon potentiel mais elle causait des problèmes : les pneus surchauffaient et les performances n’étaient pas stables. Par conséquent, nous avons dû changer de configuration, même si ça ne me plaisait pas particulièrement. Nous travaillons toujours dessus, mais nous ne serons pas en mesure de le tester avant les essais du Mugello, début mai, parce que nous pensons que ça pourrait nous donner un bon avantage de performance. »
Alors que Ferrari semble déjà travailler sur une version B de sa monture, ayant convoqué Mika Salo pour une séance d’essais à Suzuka à bord de la F10 de 2010 et ayant déjà formulé la demande pour passer une nouvelle fois les crash-tests FIA, Stefano Domenicali assure cependant qu’il n’y a ni « pessimisme », ni « panique », mais simplement une « prise de conscience du niveau de performance » de la F2012 : « Le manque de satisfaction vient du fait que nous n’avons pas rejoint nos objectifs techniques […]. Nous ne savons pas exactement où nous nous situons par rapport aux autres et notre manque de satisfaction pourrait tout autant s’avérer excessif. Ceci dit, nous n’aurons une idée claire de la hiérarchie qu’après les quatre premières courses. »
L’Italien a cependant une petite idée sur les forces en présence sans pour autant prendre le risque d’y situer la Scuderia : « Cette année, Red Bull est encore devant. McLaren est en forme, Mercedes a fait un pas en avant et Lotus a l’air forte, mais ils avaient également bien commencé l’an dernier. Toro Rosso et Force India semblent bonnes également, notamment sur le tour rapide. Alors, il pourrait y avoir quelques surprises au début de la saison et, ensuite, la situation va se normaliser mais je m’attends à ce que les écarts soient plus serrés qu’en 2011. »
Le Team Principal de Ferrari est malgré tout convaincu que sont posées aujourd’hui, les bases des succès de demain : « Le sport suit des cycles. Lors des treize dernières années, McLaren n’a remporté qu’un titre pilote, Renault a fait deux saisons fantastiques et puis plus rien, Brawn reste sur une performance sans lendemains et Mercedes n’a réussi que trois podiums en deux ans et, pour le moment, nous sommes dans un cycle Red Bull. En 2010, nous avons inauguré un nouveau cycle technique : nous avons franchi d’importants pas en termes d’organisation et de méthodes de travail, principalement dans le domaine de la simulation et de la stratégie. L’aérodynamique n’est pas encore au niveau adéquat : ce n’est pas facile de trouver les bonnes personnes, mais ça doit être un stimulus pour ceux qui travaillent pour nous. Je vous dis ça en ayant vécu aux premières loges la période Schumacher et rappelez-vous combien nous souffrions avant d’en arriver là. Ferrari retrouvera un cycle victorieux parce que toutes les bases ont été posées pour y arriver. »
En attendant, alors que certains se demandent s’il est bien l’homme de la situation, Stefano Domenicali assure qu’il a le soutien de l’écurie et de son président : « J’ai la pression sur les épaules, comme il se doit. Je ne suis pas celui qui dessine la voiture : ma tâche est de donner à chacun tout ce dont ils ont besoin en termes d’organisation et de structure. Ceci dit, je suis absolument conscient de mes responsabilités. Il y a de la pression, mais je sens le soutien de toute l’équipe et du président Montezemolo. »
D’ailleurs, Bernie Ecclestone confie dans un entretien accordé au Der Spiegel que « les difficultés de Ferrari n’ont rien à voir avec la direction. Les problèmes sont de nature technique. Plutôt que de licencier quelqu’un, ils devraient engager quelqu’un : Adrian Newey. » Certains chez Ferrari n’ont sans doute pas attendu Bernie Ecclestone pour en rêver.