Rosberg : « Je vais finir par y arriver »
Le pilote allemand qui, malgré 108 départs en Grand Prix, ne compte toujours pas la moindre victoire, s’agace des questions des journalistes à ce sujet et ne désespère pas de décrocher une victoire qui aurait « de la gueule » avec les Flèches d’Argent.
Pour de nombreux observateurs, s’il est un pilote qui ne dispose pas pour l’heure du palmarès à la hauteur de son talent, c’est bel et bien Nico Rosberg. Récemment, Lewis Hamilton ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges sur l’Allemand : « Je connais très bien Nico et je savais qu’il ferait tout pour battre Michael, et il l’a fait. Je pense qu’il va garder l’avantage désormais. Nico est affamé, il n’y a pas de doute là-dessus. Il n’a pas encore gagné de championnat ou même de courses, mais il est encore jeune » confiait l’Anglais dans les colonnes de l’Express de Cologne.
En effet, bien qu’ayant dominé le septuple champion du monde de la discipline, le jeune allemand n’a toujours pas signé la moindre victoire ou pole position, en 108 départs, ce qui le ferait figurer, en cas de victoire d’ici la fin de sa carrière, non loin du Top 5 des pilotes ayant attendu le plus longtemps avant de monter sur la plus haute marche du podium. Interrogé par le journal L’Equipe sur cette réalité statistique – souvent cruelle parce que dénuée de toute mise en contexte -, le pilote Mercedes s’emporte : « Vous êtes agaçants avec les statistiques. C’est un truc de journalistes. Moi je ne m’en fais pas et je ne les regarde pas. Si Button vous avait écoutés, il aurait abandonné avant d’être champion. J’ai prolongé le contrat avec Mercedes parce que je sens que, dans cette équipe, nous pouvons gagner. »
Jenson Button avait justement soutenu le pilote allemand en faisant référence à son propre parcours qui l’avait vu remporter, contre toute attente, le titre de champion du monde en 2009 : « Je sais que la F1 réclame de la patience » assure Rosberg. « Je vais finir par y arriver. J’ai foi en Ross Brawn. Cet homme respire l’intelligence. Lorsqu’on le côtoie, on sent que l’on va connaître le succès. Et je peux vous dire que cela va être beau lorsque je vais gagner au volant d’une Flèche d’Argent. Cela va avoir de la gueule. »
La victoire serait d’autant plus belle qu’elle est attendue après une saison 2011 faites d’espoirs déçus, l’écurie allemande n’ayant marqué que 165 points – contre 214 en 2010 -, dont 89 pour Rosberg qui en avait pourtant cumulé 142 en 2010, soit près du double de Michael Schumacher : « Sur le coup, j’ai été un peu déçu » concède-t-il. « A Melbourne, lorsque nous avons entamé le championnat, nous avions de plus grandes espérances. Ensuite, nous avons compris que face aux Red Bull, nous ne pourrions rien faire. Aujourd’hui, je me sens plutôt satisfait de cette saison. Surtout que je me retrouve, une nouvelle fois, devant mon équipier. »
Ne reste donc plus qu’à savoir si la patience paiera pour l’Allemand, comme elle a payé pour Fisichella (110 Grand Prix disputés avant sa première victoire), Button (113), Trulli (117), Barrichello (124) et plus récemment Mark Webber (130).