Incendies au Grand Prix du Japon : quelle est l’origine des départs de feu qui se sont déclenchés en bordure de piste ?
Lors du Grand Prix du Japon, un phénomène inhabituel a perturbé le déroulement des journées de vendredi et de samedi. De petits feux d'herbe ont dû être éteints à plusieurs reprises, provoquant l'apparition de drapeaux rouges. Au total, cinq départs d'incendie ont été recensés, heureusement rapidement maîtrisés par les commissaires de course. Voici les explications de ces événements.
Conditions météorologiques particulièrement sèches
Dans les jours précédant le Grand Prix, des conditions plus chaudes que la normale, un ensoleillement soutenu et un faible taux d’humidité ont contribué à assécher la végétation. Le sol, devenu particulièrement sec et durci, ne permettait plus à l’eau de s’y infiltrer efficacement.
Premiers incidents le vendredi
Bien que la première séance d’essais libres du vendredi matin se soit déroulée sans incident, la deuxième séance de l’après-midi a été interrompue à deux reprises en raison de petits incendies. Ces feux ont été provoqués par les étincelles générées par le frottement des patins de protection en titane fixés sous les fonds plats des monoplaces. Ces projections incandescentes, couplées au faible taux d’humidité, ont suffi à enflammer l’herbe bordant le circuit, rendant le terrain particulièrement propice à la propagation des flammes.
Le deuxième incendie de vendredi après-midi s’est propagé plus rapidement, attisé par de fortes rafales de 45 km/h qui soufflaient sur le circuit de Suzuka.
Des mesures préventives insuffisantes
Pour prévenir de tels incendies, l’herbe a été coupée et arrosée le samedi, mais ces mesures se sont révélées insuffisantes en raison de la sécheresse du sol. La FIA a communiqué à ce sujet : « L’herbe a été coupée aussi court que possible, et l’herbe sèche a été enlevée des zones affectées. Avant les séances de demain, l’herbe sera humidifiée et des équipes d’intervention spécifiques seront postées autour de la piste. »
Malgré une température ambiante de 15 °C à Suzuka le samedi, le taux d’humidité restait inférieur à 40 %, tandis que la température de la piste frôlait les 40 °C. Deux nouveaux incendies se sont déclarés ce jour-là. Le premier est survenu lors de la dernière séance d’essais libres : Gabriel Bortoleto a légèrement mordu l’extérieur de la piste à l’approche du virage 130R, et un départ de feu s’est déclaré quelques secondes plus tard, exactement au même endroit. Le second incendie a eu lieu pendant la Q2, provoquant une interruption de six minutes avant que la séance ne puisse reprendre.
Mesures efficaces pour la course de dimanche
Consciente du problème, la FIA a expliqué son approche en cas d’incidents répétés durant la course. L’idée est de régler le problème sous Voiture de Sécurité Virtuelle (VSC) si le peloton est encore suffisamment groupé. Sinon, une voiture de sécurité sera utilisée pour rapprocher le peloton et permettre au personnel de s’occuper des flammes.
L’idée de brûler intentionnellement l’herbe a aussi été envisagée mais rapidement écartée en raison du passage d’un front froid (entre 7 et 9 mm de pluie sont tombés dimanche matin) et du nombre de ressources nécessaires pour effectuer cette opération avec soin. De plus, cette solution aurait eu un impact négatif sur le plan environnemental et esthétique.
Le personnel du circuit a travaillé jusque tard dans la nuit de samedi à dimanche pour couper l’herbe encore plus court et enlever l’excédent. Ces mesures spécifiques ont parfaitement fonctionné, empêchant le départ de nouveaux feux pendant la course de dimanche. Une situation que l’organisation devra certainement prendre en compte pour l’année prochaine. Ce phénomène ne risque pas de se reproduire pour les deux prochaines courses, qui se dérouleront en plein désert.