George Russell compte bien continuer de faire face à Max Verstappen en 2025

George Russell a accordé une interview exclusive au média britannique Autosport, dans laquelle il revient sur sa querelle avec Max Verstappen au cours de la saison dernière et ses intentions en ce début d’année.

Une confiance en lui qui lui permet de se défendre

S’il semble logique qu’un rookie hésite à se défendre face à un champion du monde, Russell a acquis suffisamment d’expérience pour oser élever la voix désormais : « J’entame maintenant ma septième année en F1 et vous commencez à savoir où vous en êtes. »

L’origine du problème entre Russell et Verstappen

Au Qatar en 2024, Russell a accusé Verstappen de l’avoir gêné en qualifications, ce qui a entraîné une pénalité sur la grille de départ pour le pilote néerlandais, ainsi qu’une grande déception : « Je n’arrivais pas à croire que je l’avais eue », avait-il déclaré à propos de cette pénalité. Allant plus loin, il avait affirmé que s’il avait respecté Russell, c’était désormais terminé : « J’ai perdu tout respect. » Puis, à Abu Dhabi, Russell a affirmé que Verstappen l’avait menacé. « il sort et dit « Je vais délibérément te rentrer dedans, je vais te percuter. » Pour moi, c’est inacceptable et il a dépassé les limites ici. »
« Ces commentaires au Qatar m’ont poussé à bout », a dit Russell à Autosport.

Or, l’expérience de Russell en Formule 1 lui octroie une influence, mais aussi une certaine responsabilité envers lui-même. « Vous prenez conscience de votre propre voix, de la tribune que vous avez et de l’impact que vous pouvez avoir. J’ai pensé qu’il était important pour moi de ne pas accepter d’être bousculé et qu’on me manque de respect de cette manière, aussi ouvertement et publiquement. »

Le refus d’encourager le comportement de Verstappen

« C’était la principale force motrice derrière cela. J’ai vu beaucoup de gens, dans la vie, bousculer et manipuler les autres pour obtenir ce qu’ils veulent. Il faut que quelqu’un tienne tête à ce genre d’individus – et personne ne l’a fait jusqu’à présent. »

Cette volonté de lutter contre la façon d’être de Verstappen découle donc aussi d’un sentiment d’injustice pour George Russell. Mais le pilote Mercedes nuance cette dernière déclaration, rappelant que son ancien coéquipier ne s’est pas laissé faire : « Le seul pilote à l’avoir fait, c’était Lewis ; il a été le seul à le faire en 2021, et c’était évidemment une saison incroyable. »

On se souvient effectivement du dernier tour de la toute dernière course de cette saison 2021, où le titre du champion du monde s’est joué à un changement de pneus.

« J’ai simplement repensé à tout ce qui s’était passé, tant sur la piste avec ses manœuvres de pilotage qu’en dehors avec ses déclarations. Ce n’était pas acceptable, et quelque chose devait être fait. »

Russell ne dénonce pas seulement des paroles, il s’agit d’un ensemble qui rend la situation insupportable : le comportement de Verstappen le dérange sur la piste mais aussi en dehors. Entre les menaces reçues après leur réunion avec les commissaires au Qatar et le style de pilotage de Max quelque peu agressif, Russell ne pouvait plus supporter la situation.

Évidemment, il est préférable de voir une compétition se jouer sur le talent d’un pilote et de son équipe plutôt que sur leur agressivité et leur manque de fair-play : les fans de Formule 1 préfèrent qu’une pole position se joue à un millième de seconde plutôt qu’a un entretien tendu entre deux pilotes énervés et des commissaires. Mais c’est bien sûr une question de point de vue : « J’ai vraiment eu l’impression que George et Mercedes en ont fait tout un drame », avait déclaré Christian Horner en réaction à la pénalité de Verstappen au Qatar. Les enjeux sont tellement énormes que chaque écurie continuera à se battre pour les résultats de ses pilotes, même auprès des commissaires.

Russell ne craint pas les représailles

Et George Russell est prêt à prendre des risques si c’est nécessaire. On se rappelle par exemple des propos de Christian Horner qui avait expliqué que selon lui, Max avait été pénalisé sur la grille de départ du Qatar seulement parce que Russell s’était comporté de façon « hystérique ». Mais ce n’est pas tout : à la suite de l’altercation avec Verstappen, Mercedes a reçu de nombreuses critiques de la part de certains fans : « Je dois être honnête. Je n’ai rien vu moi-même, mais je sais qu’il y avait beaucoup de critiques », déclare-t-il à ce sujet. « Je sais que des membres de mon équipe recevaient des e-mails de fans néerlandais. Mais je pense que cela fait partie du sport et de la vie, n’est-ce pas ? »

Il donne alors son ressenti sur les réseaux sociaux en général, sur les critiques en particulier : « C’est quelque chose que nous acceptons. Et vous pouvez choisir de les lire et de laisser cela avoir un impact émotionnel sur vous. Même si vous riez des commentaires, cela vous affecte d’une certaine manière. » Il précise d’ailleurs : « J’ai donc cette vision et cette mentalité que, même avec les commentaires positifs, est-ce que cela me fait vraiment piloter plus vite ? Probablement pas. Et la plupart du temps, il y a plus de négatifs que de positifs, donc j’essaie vraiment de les éviter. » Russell parvient donc à prendre du recul par rapport aux commentaires à son sujet, ce qui lui permet d’être pas ou peu affecté par d’éventuelles remarques moralisatrices.

Verstappen ayant déclaré au cours de la saison dernière qu’il n’excluait pas la possibilité de quitter la F1 si la pratique de ce sport ne lui convenait plus, on peut s’attendre à ce qu’il ne change pas sa façon de piloter ou même de se comporter en dehors des courses : le pilote néerlandais n’a en quelque sorte rien à perdre. De plus, étant donné ses résultats tout à fait impressionnants, on sait que l’écurie Red Bull Racing fera probablement tout ce qui est en son pouvoir pour retenir le quadruple champion du monde dans son équipe, et à le défendre quoi qu’il arrive. Si Russell reste sur sa position et continue de s’opposer à Verstappen, on pourrait assister en 2025 à de nouveaux désaccords entre les deux pilotes.