Les défis parallèles auxquels Ferrari et Ducati seront confrontés en 2025

La veille de la grande arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari, Ducati a organisé un événement spécial dans la station de ski italienne de Madonna di Campiglio, où elle a dévoilé sa dernière recrue : Marc Márquez.

Il existe des parallèles indéniables entre le sextuple champion du monde de MotoGP et le septuple champion du monde de F1, alors qu’ils rejoignent des équipes italiennes dans l’espoir de décrocher un nouveau titre. Alors que Ducati a dominé confortablement le classement des constructeurs en MotoGP, Ferrari n’a plus remporté l’équivalent en F1 depuis 2007.

Ducati, portée par le génie technique Gigi Dall’Igna, mène la course au développement en MotoGP depuis 2022. Ferrari, de son côté, semblait avoir un avantage en début de la nouvelle ère réglementaire de la F1 en 2022, mais a depuis été dépassée par Red Bull et McLaren.

Accueils mitigés

Dans l’ensemble, l’arrivée de Lewis Hamilton a été bien reçue, comme en témoigne l’affluence lors de son premier roulage au volant d’une Ferrari. Cependant, deux figures notables ont critiqué la décision de Ferrari de recruter le pilote de 40 ans.

L’ancien patron de Ferrari, Mattia Binotto, a déclaré qu’il ne l’aurait pas signé s’il était encore en poste, tandis que l’ex-pilote de F1 Ralf Schumacher a également exprimé des réserves.

De son côté, Ducati a reconnu que l’arrivée de Marc Márquez avait suscité des réactions contrastées en Italie. L’équipe a préféré l’Espagnol à Jorge Martin pour être le coéquipier de Francesco Bagnaia, un choix qui divise.

Marc Márquez, autrefois perçu comme un rival acharné de Ducati, a notamment alimenté une intense polémique en Italie après son conflit avec Valentino Rossi, en 2015. Leur affrontement sur la piste en Malaisie a marqué un tournant et les tensions ne se sont jamais totalement apaisées.

Un point à prouver

Lewis Hamilton a quitté Mercedes parce qu’il estimait que Ferrari lui offrait la meilleure opportunité de décrocher un huitième titre mondial. De son côté, Marc Márquez a rejoint Ducati pour piloter une moto plus compétitive.

Le Britannique a prouvé qu’il était toujours au sommet avec ses victoires à Silverstone et Spa la saison dernière, tandis que Marc Márquez a brillé avec Gresini en remportant trois courses à Aragón, Misano et Phillip Island — mettant fin à une attente de 1 000 jours après des blessures qui auraient pu mettre un terme à sa carrière.

Tous deux ont encore le potentiel pour étoffer leur palmarès et sont déterminés à faire taire les sceptiques.

La gestion, un facteur clé

C’est la première fois depuis 2014 que Ferrari aligne deux pilotes de premier plan. À l’époque, l’association entre Fernando Alonso et Kimi Räikkönen n’avait duré qu’une saison, Ferrari terminant seulement quatrième du championnat, dans une ère hybride largement dominée par Mercedes.

L’acceptation de Lewis Hamilton par Charles Leclerc sera cruciale. Ferrari s’est construite autour du Monégasque, et Lewis Hamilton arrive en tant qu’outsider. Pourtant, avec l’engouement suscité par son arrivée, il pourrait surpasser Charle Leclerc en termes de notoriété, ce qui pourrait influencer la dynamique interne de l’équipe.

Ducati fait face à une situation similaire. Avoir Francesco Bagnaia, double champion du monde MotoGP, aux côtés de son rival direct nécessitera une gestion fine. Les tensions entre eux ne sont pas nouvelles : ils se sont affrontés au Portugal l’an dernier et pourraient bien recommencer à se battre pour la victoire. C’est une nouvelle donne pour Ducati, qui devra maintenir l’harmonie au sein de l’équipe tout en assurant une compétition équitable.

Pour l’instant, Ferrari et Ducati profitent de l’enthousiasme médiatique et de la publicité autour de leurs nouvelles recrues. Mais une fois la saison lancée, la gestion de leurs pilotes deviendra un facteur déterminant.