Les pilotes menacés par une pénalité moteur d’ici les prochains Grand Prix
Les équipes et les pilotes devront adapter leur stratégie s'ils veulent éviter des pénalités lors des courses restantes de 2024. Avec la majorité de la grille en danger pour des pénalités, seul Mercedes et Aston Martin ont encore une petite marge de manœuvre.
La saison de Formule 1 a déjà atteint la pause estivale. Alors que la moitié des courses ont été bouclées, les pénalités pour des changements de moteurs se rapprochent pour certains. Six d’entre eux ont déjà subi des sanctions pour avoir dépassé les limites autorisées par la FIA. Avec des modifications fréquentes pour toutes les écuries, la majorité des pilotes a atteint la limite sur au moins un composant de leur monoplace. Certains d’entre d’eux devront probablement prendre une pénalité d’ici au retour de la pause estivale.
Un règlement à suivre donné par la FIA
La FIA, Fédération Internationale de l’Automobile, est chargée de faire respecter les règles en Formule 1. Bien qu’elle soit particulièrement concentrée sur les règles en pistes, c’est également sur le règlement technique qu’elle doit surveiller les écuries. Chaque année, les écuries de Formule 1 dépassent les limites de changements maximums autorisés des composants sur la voiture. Depuis le début de la saison, déjà 6 pilotes ont reçu des sanctions.
Avec des limitations très strictes, la quasi-totalité des pilotes ont déjà atteint le nombre maximal de changements autorisés sur au moins un composant de leur monoplace. Malheureusement, il y a peu de chances que les équipes s’arrêtent ici. Certes, les voitures sont de plus en plus performantes chaque année, mais la technologie fait souvent défaut en fin de saison. Pour le moment, seul Aston Martin et Mercedes n’ont pas encore atteint le chiffre maximum ne serait-ce que sur un élément.
Pour rappel, les restrictions concernent les unités des moteurs et les composants de la boîte de vitesses. Au total, quatre changements sont autorisés pour le moteur à combustion interne (ICE), le turbocompresseur (TC), le MGU-H et le MGU-K. Deux changements sont autorisés pour la batterie et les unités de contrôle électroniques. Tandis que la limite est fixée à huit changements pour le système d’échappement, en réalité composé de quatre éléments. Pour les unités de la boîte de vitesses, les changements sont limités à quatre pour les caissons et cassettes de rapports de boîte et pour les composants de transmission, de changement de vitesse et les composants auxiliaires.
Des pilotes déjà à la limite
En vue des dix courses restantes de la saison, les pilotes semblent déjà en difficulté. La grande majorité de la grille doit s’attendre à recevoir une sanction. Un nouveau changement sur l’un des éléments cités entraînera une pénalité sauf si c’est un ancien composant déjà utilisé auparavant dans la saison. Avec le système de « pool », les écuries peuvent réintroduire un élément qu’elles avaient changé sans pénalité de place. Hors de ce cas, chaque changement coûte 10 places de pénalité plus 5 autres places par élément supplémentaire changé.
Statistiquement, Max Verstappen est le plus menacé par de nouvelles sanctions. Déjà annoncé par Christian Horner, directeur d’équipe Red Bull, le pilote néerlandais a atteint la limite pour tous les éléments de son unité motrice. Il n’a donc plus le droit à aucun changement, ce qui arrivera forcément selon Christian Horner lui-même. Son coéquipier Sergio Pérez est également en danger puisqu’il est dans le même cas. Par chance, il avait déjà troqué sa batterie, ses unités de contrôles techniques et son ICE contre une sanction, mais les trois derniers éléments moteurs attendent toujours.
Trois pilotes sur la grille se trouvent dans la même situation que les deux pilotes Red Bull. Daniel Ricciardo pour Racing Bulls, Esteban Ocon avec son Alpine et Alexander Albon dans la Williams ont atteint le maximum autorisé pour leurs composants moteurs. Leur coéquipier, Yuki Tsunoda, Pierre Gasly et Logan Sargeant sont également en mauvaise posture. Le Français et le Japonais avaient déjà reçu des nouveaux éléments durant les derniers Grand Prix de la mi-saison. Ils avaient tous les deux reçu plus d’une cinquantaine de places de pénalité en conséquence. L’Américain peut quant à lui se reposer un peu plus puisqu’il n’a atteint la limite que sur sa batterie et ses contrôles électroniques.
Pour le reste de la grille, les enjeux sont les mêmes que ceux de Logan Sargeant. Avec déjà deux remplacements effectués pour la batterie et l’électronique, Charles Leclerc, Carlos Sainz, Lando Norris, Oscar Piastri, Guanyu Zhou, Kevin Magnussen et Nico Hülkenberg sont sur la sellette. Seul Charles Leclerc a atteint la limite pour son MGU-H et se trouve plus en danger que ses autres coéquipiers. Le pilote finlandais Valtteri Bottas a quant à lui déjà reçu une pénalité pour le changement de ces deux éléments.
Au final donc, les trois quarts des pilotes engagés risquent une pénalité après leur retour de la pause estivale. Pour éviter les sanctions, les pilotes vont devoir faire plus attention à leur monoplace. De son côté, l’écurie doit réfléchir au meilleur Grand Prix pour encourir un tel risque. Avec des circuits plus ouverts au dépassement, le retard accumulé par la pénalité a plus de chance d’être rattrapé dans certaines courses. Ce qui fait des changements de composants un choix stratégique.