Quel bilan tirer des 10 ans des V6 turbos hybrides ?

Il y a 10 ans les V6 turbos hybrides faisaient leurs apparitions en F1. Critiqués au début pour leur manque de bruit comparé aux anciens V8, ils ont depuis été largement acceptés par tout le paddock. Si les unités de puissance Ferrari, Renault, Honda et Mercedes ont tous remporté des victoires. Seuls les moteurs allemands et japonais ont été sacré champions constructeur.

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Le 16 mars 2014 en Australie, pour la première fois dans l’histoire de la F1, les moteurs V6 1,5 litre turbo hybrides faisaient leur apparition en remplacement des V8 2,4 litres atmosphériques, présents depuis 2008.

Ce nouveau type de moteur laissait une part importante à l’électrique avec un MGU-H et un MGU-K. « On a réduit les cylindrés. On consomme moins d’essence. On récupère de l’énergie. Je trouve que ça matche complètement avec ce qu’il y a dans la vie réelle », détaillait Franck Montagny au micro de Canal+.

Pour cette première année de la nouvelle réglementation seuls trois motoristes étaient au rendez-vous : Ferrari, Mercedes et Renault. Ford et sa filiale Cosworth avaient décidé de partir. Honda n’est arrivé qu’à partir de 2015, en s’associant dans un premier temps, avec McLaren.

Dès les premiers tours de roues en Australie, la différence avec les V8 atmosphériques a sauté tout de suite aux oreilles. De nombreux acteurs de la F1 critiquent le manque de bruit par rapport aux anciennes unités de puissance. Vijay Mallya, propriétaire de Force India disait que : « le bruit de la F1 a disparu ».

« J’étais sur le muret des stands et c’était moins bruyant que dans un bar », s’agaçait Sebastian Vettel. « Je ne suis pas content pour le public parce que la F1, c’est pour moi, quelque chose d’extrême avec la musique du moteur », regrettait Luca Di Montezemolo, président de Ferrari à l’époque.

En plus du manque de bruit, les nouveaux moteurs ne sont pas toujours fiables. Jules Bianchi cale sur la grille avant le premier départ de la saison. Hamilton, Vettel, Ericsson, Maldonado et Grosjean ont dû abandonner à cause de problèmes mécaniques en Australie. En Malaisie, deux semaines plus tard, c’est au tour de Vergne, Sutil, Gutierrez et une deuxième fois consécutive Maldonado d’être trahi par la fiabilité.

L’hégémonie du moteur Mercedes

L’écurie allemande a été celle qui a réussi au mieux son entrée dans la nouvelle réglementation. Même si la marque a l’étoile fournissait également des unités de puissance à Force India, Williams et McLaren, ce sont bien les flèches d’argent qui ont dominé aisément le championnat avec 16 victoires en 19 Grand Prix. Seul Daniel Ricciardo, pour sa première saison chez Red Bull arrive à décrocher les trois autres succès. Lewis Hamilton est sacré champion du monde en fin de saison devant son coéquipier Nico Rosberg.

Bis Repetita en 2015 pour Mercedes, autant de victoires sur autant de courses que l’année précédente. Lewis Hamilton remporte une nouvelle couronne mondiale devant Rosberg. Les trois seules victoires de l’année non Mercedes ont été décrochées par Sebastian Vettel, fraîchement arrivé chez Ferrari.

Jusqu’en 2021 inclus, Mercedes a remporté tous les championnats constructeurs. L’équipe allemande est devenue la première à en gagner huit consécutivement, battant les six d’affilés de Ferrari de 1999 à 2004.

La chute du moteur Renault

Le constructeur français n’a fait son retour en tant qu’écurie qu’à partir de 2016, après le rachat de l’équipe Lotus. Cependant les quatre titres constructeurs, remportés avec Red Bull et Sebastian Vettel, de 2010 à 2013, semblent loin. L’écurie autrichienne ne remporte aucune course en 2015, une première depuis 2008.

Durant la saison Red Bull annonce vouloir : « être dans une position beaucoup plus favorable ». « Dans tout accord commercial il y a des clauses de résultats. Je ne dévoilerai pas leur nature, mais des deux côtés il y a des clauses de résultats. Est-ce qu’elles sont remplies ? D’un côté oui », déclarait Christian Horner, durant le Grand Prix d’Italie.

Pour les deux saisons suivantes Red Bull rebadge les moteurs Renault en TAG Heuer. Le groupe autrichien se tourne vers Honda à partir de 2018 pour Toro Rosso, puis équipe des unités de puissance nippones dans ses monoplaces à partir de 2019.

McLaren fait confiance au motoriste français de 2018 à 2020, après une collaboration désastreuse avec Honda. Avant de retrouver des moteurs Mercedes à partir de 2021. Aujourd’hui, Renault ne motorise que sa propre écurie Alpine, mais pourrait fournir des unités de puissance à l’équipe Andretti-Cadillac, si cette dernière arrive en F1.

Honda : du flop total avec McLaren, jusqu’au titre avec Red Bull

Le motoriste japonais revient en F1 en 2015, après son retrait total de la discipline en 2009, à cause de la crise économique mondiale. Honda décide de recréer l’association si dominante dans les années 1980 puis 1990 avec McLaren. De 1988 à 1992 Honda et McLaren ont remporté quatre titres pilotes et autant de championnats constructeurs.

Mais ce remariage entre l’écurie britannique et le motoriste japonais tourne au cauchemar. Elle termine la saison à la neuvième place du championnat constructeur. Alors que McLaren pouvait se vanter d’aligner deux champions du monde dans son équipe avec Jenson Button et Fernando Alonso, le Britannique termine 16e du championnat avec 16 points et l’Espagnol une place derrière et avec cinq unités de moins.

Le 27 septembre 2015, lors du Grand Prix du Japon, sur les terres de Honda, le double champion du monde se fait dépasser en ligne droite par la Toro Rosso de Max Verstappen et lance à la radio un : « J’ai un moteur de GP2 », rempli de frustration. « Avec ce déficit de puissance que l’on a c’est comme si on était dans une autre catégorie. C’est de courir comme ça », poursuit Alonso après la course.

McLaren et Honda se séparent à la fin de l’année 2018. Le constructeur japonais trouve refuge chez Red Bull et Toro Rosso. Le motoriste nippon doit attendre le 30 juin 2019 pour voir Max Verstappen, à Spielberg remporté la sixième victoire de sa carrière, la première de l’association Red Bull/Honda.

En 2021 le moteur Honda est d’aussi bonne qualité que l’unité de puissance Mercedes. Verstappen remporte son premier titre mondial. En 2022 Honda a quitté la discipline, mais a vendu la propriété intellectuelle de ses unités de puissance à Red Bull, avant de revenir en 2023. L’écurie autrichienne remporte les titres pilotes et constructeurs ces deux années-là.

Mercedes, Red Bull et Ferrari ont gagné presque toutes les courses

À partir de 2014 seules Mercedes, Red Bull et Ferrari ont gagné des Grand Prix. Mais le 6 septembre 2020 sur le circuit de Monza, Pierre Gasly remporte au volant de son AlphaTauri la première victoire de sa carrière. Le premier succès en dehors des trois tops teams depuis le Grand Prix d’Australie 2013 et la victoire de Kimi Räikkönen avec sa Lotus. Cette même année Sergio Perez remporte le Grand Prix de Sakhir avec sa Racing Point.

McLaren arrive à gagner le Grand Prix d’Italie avec Daniel Ricciardo, Lando Norris avait assuré le doublé derrière l’Australien. Il s’agissait de la première victoire des papayes depuis le Grand Prix du Brésil 2012 avec Jenson Button. Sans oublier la victoire d’Esteban Ocon à Budapest en 2021. La toute première et pour l’instant seul succès d’Alpine.

Une nouvelle réglementation moteur en 2026

De nouveaux moteurs seront introduits à partir de 2026. Les unités de puissance rouleront avec un biocarburant, la puissance électrique sera renforcée et le MGU-H sera supprimé. Ce nouveau règlement a attiré deux constructeurs automobiles.

Audi rejoindra la F1 avec son écurie, en prenant le contrôle total de Sauber et va construire son propre moteur. Tandis que Ford s’associera avec le groupe Red Bull dans leur projet Red Bull Powertrains. Avec Ferrari, Mercedes, Renault et Honda se seront six motoristes qui seront présents sur la grille en 2026.

Porsche aurait également souhaité fournir des unités de puissance, mais n’a pas trouvé d’écurie cliente. Et Cadillac pourrait fournir des moteurs dans le cadre de leur association avec Andretti, si le projet d’arriver en F1 réussissait.

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