Alpine mise sur ses nouvelles infrastructures
À l'approche de 2026, le projet Alpine connaît de nouveaux investissements. Avec des infrastructures neuves, notamment le simulateur, l'écurie compte bien regagner en compétitivité.
La saison d’Alpine a été décevante. Après avoir terminé 4e lors du championnat 2022 avec Fernando Alonso et Esteban Ocon, 2023 devait confirmer la bonne forme. Malgré le départ de son pilote historique, l’écurie française est allée récupérer Pierre Gasly. Si en termes de pilotage pur et dur, la saison a été convaincante pour les deux pilotes Français originaires de Normandie, la déception s’est située sur la monoplace.
L’A523 a présenté des lacunes de vitesses de pointe, avec de gros problèmes de fiabilité. De plus, le développement apporté pendant la saison n’a pas transcendé une voiture déjà assez limitée en début d’année. Par conséquent, Alpine n’a pas pu rivaliser avec la bonne saison d’Aston Martin et la renaissance de McLaren.
Une équipe en plein changement
La saison 2023 chez Alpine a amené plusieurs remaniements. Premièrement, la direction est désormais assurée par Bruno Famin, à la suite du départ d’Otmar Szafnauer. Au sein des ingénieurs, l’équipe française a aussi connu le départ de son directeur technique, Pat Fry, pour Williams. L’organigramme est en train de se structurer.
Le projet Alpine en lui-même est aussi en pleine évolution. Des investissements considérables ont été mis en œuvre. Le constructeur doit bénéficier de nouvelles infrastructures, avec un simulateur neuf pour accélérer le développement de la monoplace de 2026. Des outils d’usines vont eux aussi être renforcés.
« Nous nous concentrons essentiellement sur l’avenir et sur la réglementation 2026 ainsi que sur les voitures que nous devons fabriquer d’ici là », a expliqué le successeur de Pat Fry, Matt Harman. « Nous avons un gros programme sur les sites d’Enstone et Viry pour améliorer les capacités et les fonctions. Tout le projet est financé. Pour y parvenir, nous allons installer tous ces équipements. Il y aura une équipe de travailleurs pour alimenter les deux prochaines saisons et la réglementation de 2026. Nous nous sommes concentrés sur nos outils de simulation. Nous devons être plus précis et plus efficaces pour obtenir de bons retours. C’est l’une de nos capacités d’améliorations. »
L’importance d’un simulateur neuf
Le développement est la clé pour progresser dans une saison. Par conséquent, un simulateur neuf et efficace est un avantage en Formule 1. Le directeur technique d’Alpine est convaincu que ce nouvel outil dont disposera Alpine est un atout majeur pour l’avenir de l’équipe.
« C’est une capacité fantastique, nous sommes vraiment enthousiasmés par le simulateur, il va se trouver dans un bâtiment massif, ce qui va également contribuer à d’autres développements », s’est enthousiasmé Matt Harman. « Ce dont nous disposons actuellement est un très, très bon outil. Mais sa résolution et sa bande passante ne sont pas au rendez-vous. Je pense que cela va donner aux pilotes un autre niveau de confiance dans la corrélation du simulateur. »
Des progrès ont été constatés au cours des derniers mois chez Alpine. La monoplace semblait plus compétitive qu’en début d’année. Des problèmes fondamentaux subsistent tout de même. « L’une des choses qui me tient vraiment à cœur est la précision de la recherche des causes profondes de nos problèmes », a affirmé l’ingénieur. « Le plafonnement des coûts est très, très délicat si vous ne parvenez pas à identifier pleinement les causes profondes. Grâce à la simulation, nous devons acquérir cette compréhension, essayer de bien faire les choses du premier coup. »
Des données pas assez précises
Les erreurs de développement d’Alpine proviendraient des données reçues du simulateur. D’après Matt Harman, les données n’étaient pas toujours assez précises. Par conséquent, l’équipe s’est tournée vers des réglages à contre-courant.
« Lorsque vos outils ne sont pas assez pointus, vous allez dans la mauvaise direction », a expliqué le directeur technique d’Alpine. « Si vous n’êtes pas très doué pour simplement vérifier, revérifier, et vous remettre en question, je pense que vous pouvez arriver à de mauvaises conclusions. Vous pouvez prendre une direction qui vous suit six mois. Je pense que nous nous améliorons dans ce domaine tout comme les capacités. Ainsi, les outils d’arrière-plan eux-mêmes s’améliorent eux aussi. »