Pat Fry, ancien directeur technique d’Alpine, estime que l’équipe française manque de détermination

Alpine a connu de nombreux remaniements depuis 2020. L’ancienne équipe appelée « Renault DP World F1 Team » a entamé sa transition à partir de la saison Covid. Les plus gros changements effectifs se sont observés au début de la saison 2021. L’équipe s’est renommée dès lors « Alpine F1 Team ». Pendant cette année 2023, l’écurie a opéré de nouveaux changements drastiques. En plus d’acter le départ du directeur de l’écurie Otmar Szafnauer et du directeur sportif Alan Permane, Alpine a annoncé la fin de la collaboration avec son directeur technique Pat Fry.

L’ancien directeur technique a pris la décision de rebondir chez Williams dès cette saison. Après trois années passées chez « Renault-Alpine », l’ingénieur britannique a estimé que l’équipe française manquait d’enthousiasme et de détermination.

Des progrès mais un manque de détermination

Pat Fry a ressenti des progrès au sein d’Alpine. L’écurie française a notamment fait gagner Esteban Ocon en 2021 au Grand Prix de Hongrie, relancé Fernando Alonso en F1 et terminé plusieurs fois 4e au championnat constructeur. « Je regarde en arrière et nous avons amélioré l’équipe de façon spectaculaire », a-t-il déclaré dans les colonnes d’Autosport. « Année après année, nous avons construit une meilleure voiture. Si vous les mettez l’une à côté de l’autre, chacune était un énorme pas en avant. C’est un crédit pour tout le monde là-bas, les différentes équipes collaboraient beaucoup mieux. Je pense que tout le monde là-bas devrait être fier de ce que nous avons accompli. Je suppose que j’étais revenu là-bas pour emmener à l’endroit où elle devait être. Et je pense que nous l’avons vraiment bien fait. D’une cinquième place lointaine, nous étions un solide quatrième. »

Cependant malgré cette satisfaction, Pat Fry estime que l’équipe a atteint son plafond de verre et qu’elle ne semble pas prête à le dépasser. « Je n’ai pas ressenti l’enthousiasme ou la détermination de progresser au-delà de la quatrième place », a déploré l’ingénieur de 59 ans. « J’ai décidé début mars que je voulais faire avancer les choses. Je ne veux pas juste rester là sans pouvoir faire évoluer les choses. Pour moi, c’était le moment d’arrêter et de passer à autre chose. Je pense qu’en tant qu’entreprise, ils n’étaient presque pas prêts à pousser assez fort. Vous pouvez dire que vous voulez être le premier mais la différence entre le dire et le réaliser est monumentale. »

Le groupe Renault pas assez investi

Le problème que souligne Pat Fry proviendrait de l’équipe mère, l’entreprise « Renault ». Malgré ce nouveau projet Alpine, lancé en 2021, les moyens mis en place resteraient insuffisants. Le groupe souhaiterait jouer les premières places mais ne met pas à disposition toutes les conditions nécessaires.

« Nous pouvions contrôler le destin d’Enstone », a-t-il témoigné. « Je pense que nous avons fait du bon travail. Je ne suis pas sûr qu’Otmar Szafnauer ait eu une chance équitable de réparer l’équipe. Dans une certaine mesure, je pense métaphoriquement, que ses mains étaient liées. C’est toujours dommage de partir. Mais je pense que je les avais emmenés aussi loin que je le pouvais. »

Nouveau défi chez Williams

Après quelques semaines d’hésitations, à la suite de son départ d’Alpine pendant l’été, Pat Fry a finalement décidé de rejoindre « Williams ». L’ingénieur a discuté deux mois avec le directeur de Williams, James Vowles. « Ce qui m’excite dans cette opportunité, c’est que le conseil d’administration est entièrement d’accord avec ce qu’il faudra pour améliorer l’équipe », a expliqué l’ancien directeur technique de Ferrari. « Ils sont prêts à investir ce qu’il faut et à nous soutenir dans la construction d’une équipe. C’est agréable de reconstruire une vieille icône britannique. C’est un peu comme ma vision romantique de retourner chez Benetton, de les reconstruire. C’est une autre perspective excitante. »

Pat Fry a ajouté : « James fait de gros efforts pour essayer d’améliorer cet endroit. Comme je l’ai dit, le conseil d’administration le soutient pleinement pour faire progresser les choses. Nous ne serons pas limités dans ce que nous pouvons accomplir. Nous devons simplement faire de notre mieux dans le temps imparti et faire avancer les choses. »

« Williams » occupe la 7e place du classement constructeur avant le dernier Grand Prix de la saison 2023. Pour la prochaine saison, le garage britannique pourra compter sur son pilote vedette, « Alexander Albon ».