Les caméras embarquées en Formule 1, comment ça fonctionne ?
La réalisation de la Formule 1 est très complexe. Parmi les angles proposés, les caméras embarquées sont fortement utilisées pour assurer la diffusion.
La diffusion de la Formule 1 repose sur un service de production situé à Londres, constituant le plus important centre de diffusion à distance au monde. Ce système est chargé d’envoyer les images aux médias, tels que Canal+ en France, afin de diffuser les courses à la télévision. Basé dans la capitale britannique, ce centre de production joue un rôle clé mais pour cela, il doit d’abord lui-même recevoir les images en provenance du Grand Prix.
La Formule 1 capture des images à partir de 120 flux de caméras, placés sur ou dans les 20 monoplaces. Cela ne comprend donc pas les autres caméras placées dans les stands, autour du circuit et dans l’hélicoptère. Chaque vidéo subit un traitement avant d’être partagée avec les télédiffuseurs sous la forme d’une « émission ». Dès le début du générique de la Formule 1, Londres prend le contrôle des images fournies, assurant ainsi une uniformité des plans diffusés par tous les médias à travers le monde.
Où sont situées les caméras embarquées
L’utilisation de caméras embarquées dans les monoplaces est obligatoire, au nombre total de cinq, dont deux situées sur le dessus du véhicule et trois positionnées sur le châssis et le nez. Un département dédié prend en charge la gestion de ces caméras, s’occupant de la production et des améliorations techniques des capteurs d’images. Leur travail englobe également le renforcement du matériel pour assurer la résistance en cas d’accident, évitant ainsi la destruction complète du système. En plus de leur implication dans la technologie pour la F1, ce département exporte ses avancées en Formule 2 et Formule 3.

Une des caméras fait face au pilote. Elle est intégrée à la base du halo a été implémentée depuis la mise en place de cet appendice de sécurité.
Au dessus de l’arceau de sécurité devant et derrière
Au dessus de l’arceau de sécurité, on retrouve un appendice profilé noir pour le premier pilote de l’équipe, jaune fluo pour le second pilote. Cet appendice sert en fait d’antenne de retransmission des images et par la même, la FOM y a intégré deux caméras. Une pointe vers l’avant, une seconde vers l’arrière. C’est la caméra utilisée la plupart du temps lorsque vous jouez à des jeux vidéos de F1.
Au niveau des roues avant
Juste derrière la suspension avant, au niveau de la monocoque, se trouve généralement une autre caméra. Ces éléments ne sont pas pour l’aéro, mais bien pour intégrer des capteurs.
Devant le cockpit, la 360
Devant le cockpit, on retrouve cette petite sphère. C’est en fait une caméra 360 qui film à 360° et peut envoyer les images en direct à la salle de traitement. Cependant, elle nécessite un traitement post production avant de pouvoir être utilisée. C’est pourquoi vous ne la verrez jamais en direct. En effet cette caméra ne tourne pas sur elle même. Il s’agit de plusieurs capteurs qui permettent de filmer sans aucun angle mort et qui sont assemblés en post-production.
Bonus : dans le casque et la caméra stabilisée
Depuis plusieurs courses, la F1 apporte d’autres solutions. Il s’agit notamment de la micro caméra intégrée dans le casque du pilote, généralement sur le côté, à l’intérieur du rembourrage des casques Bell précisément puisque cette caméra est développée par le groupe Racing Force et non pas par la F1. C’est la raison pour laquelle notamment vous ne voyez jamais l’intérieur du cockpit de Max Verstappen puisqu’il pilote avec un casque Schuberth.
Enfin, depuis quelques courses également et notamment les circuits avec des bankings, ces virages relevés, la F1 a introduit une caméra stabilisée qui permet de compenser l’inclinaison. Elle est située dans un appendice sur le côté du cockpit.
Comment fonctionne une caméra embarquée ?
Concrètement, la caméra embarquée est placée dans une boite et comporte plusieurs parties. L’image est capturée par un objectif situé en haut à droite de l’appareil. Un capteur est intégré pour convertir l’image dans un format lisible par la production. Une fois l’image convertie, elle est formatée en un signal, transmis par une antenne située sur la caméra. Une autre antenne située (appelée SES) sur le circuit s’occupe de réceptionner le signal et de le retransmettre à la production. Au total, il y a 45 SES sur un circuit.
Pour veiller à la qualité d’image, un filtre photo de type neutre est intégré dans chacune des caméras complété par un filtre opacifiant dégradé. Ainsi, il permet d’améliorer l’exposition de la partie basse de l’image, centrée sur les cockpit, tandis que le ciel est rendu moins important avec un effet d’assombrissement. Cette technique permet d’attirer naturellement le regard vers le bas.
Equipées contre l’humidité et la saleté
Les caméras sont équipées d’un système particulier pour s’adapter en toutes circonstances. Face à la pluie et les projections, les concepteurs ont travaillé sur un capteur d’humidité. Lorsque ce problème est détecté, les employés de la F1 chargés de surveiller les caméras embarquées appuient sur un bouton. Un signal est ensuite envoyé au système, mettant en marche un engrenage qui tire un film devant l’objectif. Au total, 4 mètres de film sont intégrés pour permettre le bon déroulement du week-end. En cas de problème de saleté, c’est le même procédé utilisé.
Les caméras sont pourvues de 4 mètres de films intégrés en prévision du week-end. Toutefois, le département adopte une approche précautionneuse en restaurant ses systèmes chaque samedi soir afin d’éviter tout problème lors de la réalisation de la course du dimanche. Cette mesure proactive garantit la fiabilité et la performance optimales des caméras, assurant ainsi une captation sans faille tout au long de l’événement.
Dans le sport automobile, les accidents font partie des principaux risques. Avec cette problématique, le département des caméras embarquées travaille sur la résistance de ces prototypes, en plus d’une amélioration de la qualité d’image. Malgré les accidents en course, le département ne change pas systématiquement les caméras embarquées placées sur la monoplace concernée.
La diffusion des images
Une pièce de la production est entièrement dédiée à la gestion des caméras embarquées. Ce service récupère les signaux reçus par les caméras pour chaque pilote et s’occupe de gérer les priorités et de diffuser les scènes qui semblent liées à du spectacle et intéressantes à suivre pour les téléspectateurs. Grâce aux mêmes ondes, ils reçoivent également les données de télémétrie et la radio des différentes équipes. Dans cette pièce, les données de performances (vitesses, position du volant, etc.) sont également traitées pour être ajoutées sur la vidéo de la caméra embarquée.
A noter que chaque télé a en plus son propre car régie et ses caméras qu’ils ont le droit d’utiliser pendant l’évènement en double fenêtre. Ainsi on voit parfois Canal+ interviewer un pilote ayant abandonné, utilisant leurs propres caméras, tandis que la F1 s’occupe de diffuser les images du Grand Prix.