Aston Martin reconnaît son erreur d’avoir testé les composants pour 2024 sur l’AMR23

L’équipe anglaise, ayant enchaîné trois podiums lors des trois premières courses, a rencontré d’importantes difficultés dans l’amélioration de sa monoplace. Les performances ont chuté, tout comme le classement de l’équipe au championnat des constructeurs. Les développements apportés n’ont pas engendré de gros changements sur les monoplaces, contrairement à ce qu’ont connu des concurrents tels que Mercedes et McLaren. Avant le Grand Prix de Las Vegas, l’équipe se classe 5e au championnat.

En raison de cette méforme et de ces problèmes de développement, la période d’Austin à Mexico a été compliquée pour l’écurie. Les progrès n’ont pas été concluants sur les deux circuits. Cependant, le week-end à Interlagos a rassuré Aston Martin.

Une stratégie regrettée

En 2023, Aston Martin a entrepris une stratégie de développement particulière. L’équipe s’est principalement concentrée sur le développement de composants pour la voiture de 2024, y compris le plancher, en les adaptant à la AMR23. Entre le Grand Prix des États-Unis et celui du Mexique, l’équipe de Mike Krack a testé ces nouveautés sur ses monoplaces, en vain. Fernando Alonso a notamment admis que ces essais grandeur nature avaient été « douloureux » à supporter. « Nous avons dû expérimenter certains éléments sur la voiture pour vraiment comprendre la direction que nous prenions, et cela concerne également la voiture de l’année prochaine », a expliqué le double champion du mMonde. « Donc, ces courses ont été difficiles, en particulier au Mexique. Je pense que nous étions très lents. »

À Interlagos, le week-end a été solide pour les deux pilotes. La voiture semblait mieux équilibrée et plus performante. Tom McCullough, directeur des performances chez Aston Martin, a admis qu’il s’agissait d’une erreur stratégique de l’équipe de mener ces essais en pleine saison.

« Nous nous concentrons désormais, lors des prochaines courses, sur l’obtention du plus grand nombre de points possible, plutôt que de poursuivre trop de projets. Nous nous sommes lancés dans des tests approfondis pour comprendre la voiture de l’année prochaine. Il est difficile de mener toutes ces recherches et développements, surtout lors d’un événement de sprint. Nous avons introduit certaines pièces pour les tester. Nous avons fait un peu trop de R&D en public, et ce lors de deux week-ends de course, ce qui, avec du recul, n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Mais nous sommes plutôt satisfaits d’avoir acquis une bonne compréhension de la manière de développer la voiture, ce qui est essentiel pour l’année prochaine. »

De bon augure pour 2024

Aston Martin a payé le prix de ce développement anticipé pour 2024. L’équipe n’a pas su rivaliser avec ses concurrents. Cependant, pour une écurie qui avait terminé 7e avec seulement 55 points au classement des constructeurs en 2022, il était nécessaire de tester des stratégies et des réglages. L’équipe britannique n’est pas habituée à jouer les premiers rôles, donc il fallait acquérir de l’expérience dans pratiquement tous les secteurs du garage. Après avoir « sacrifié des résultats », selon le directeur Mike Krack, l’équipe est optimiste quant aux progrès réalisés.

« Ce n’est pas pour le public, c’est pour nous-mêmes », a justifié le directeur de 51 ans. « Nous voulions apprendre autant que possible pour l’année prochaine. Mais évidemment, cela s’est fait au détriment des résultats… Vous avez une gamme de pièces que vous combinez. Les voitures sont très complexes et il faut vraiment comprendre les différentes zones et comment elles interagissent les unes avec les autres. »

Avant le Grand Prix de Las Vegas, Aston Martin se classe 5e au championnat des constructeurs, avec un retard de 21 points sur McLaren.