La nouvelle règle de sortie des stands fait grimacer les acteurs
La FIA a instauré une nouvelle réglementation pour la sortie des stands au Brésil. Cependant la nouveauté ne convainc pas les membres du paddock.
La FIA a instauré une nouvelle règle au Grand Prix du Brésil. La Fédération a décidé d’imposer un temps au tour maximum lors des tours entrants et sortants. Cette réglementation vise à éviter les écarts de vitesses trop importants entre les pilotes et ainsi renforcer la sécurité. La nouveauté a été introduite une semaine après une situation impliquant Verstappen, Russe et Alonso. Les trois pilotes avaient laissé se creuser l’écart en sortant des stands à une faible vitesse. Aucune législation n’existait à ce sujet et ils avaient été exemptés de pénalité.
Le directeur de course de F1, Niels Wittich, a transmis une note en amont du Grand Prix aux écuries. « Conformément à l’article 33.4 du Règlement Sportif de Formule 1, les pilotes ne sont pas autorisés à rouler inutilement lentement, ce qui inclut l’arrêt d’une voiture dans la voie rapide de la voie des stands » est-il précisé. « Pendant les tours entrants et sortants, les pilotes peuvent créer un écart entre les feux de sortie des stands et la 2ème ligne de voiture de sécurité. Tout pilote qui le souhaite doit rouler le plus à gauche possible pour permettre aux autres pilotes de le dépasser sur le côté droit de la route de sortie des stands. »
Le problème simplement déplacé en dehors de la pitlane
Cette restriction a compliqué les dépassements chez les pilotes. La contrainte de la sortie des stands sur la ligne droite arrière a fait empiéter plusieurs monoplaces sur l’herbe pour pouvoir effectuer les dépassements. « C’était absolument terrible », a déclaré Verstappen. « Sur cette piste, vous avez une sortie des stands assez longue et il y a quelques murs. Mais sur d’autres pistes, si nous appliquons cela, vous conduisez très lentement dans une ligne droite où les gens dépassent à plus de 300 km/h. Et vous roulez peut-être à 15, 20km/h pour faire un écart, ce qui est extrêmement dangereux. Pour moi, cela ne fonctionne pas du tout. Cela crée juste encore plus de problèmes. Regardez ce qu’il se passait en qualifications. Les gens allaient sur l’herbe, moi y compris, pour essayer de dépasser les voitures. C’est juste un gâchis à chaque qualification. »
Lando Norris a également été gêné par cette règle. Le pilote a expliqué ne pas être très emballé par cette nouveauté lui non plus. « J’ai reçu une réprimande ce matin pour deux voitures devant moi qui sortaient de la voie des stands, ou une qui traversait la ligne de la voiture de sécurité, et une qui sortait de la voie des stands en même temps », a déploré le pilote anglais. « Je ne peux pas dépasser, sinon je vais faire un tour de qualification, ce qui est stupide. Donc je dois reculer, et donc je suis en dessous du temps minimum, et je reçois une réprimande pour ça. C’est juste une chose stupide, non pas que les commissaires sportifs aient pris la mauvaise décision, c’est juste une règle qui ne devrait pas être appliquée, à mon avis, parce que je n’ai absolument rien fait de mal. Je n’ai bloqué personne, je n’ai gêné personne. Je n’ai tout simplement pas dépassé ni provoqué de course en qualifications et j’ai reçu une réprimande pour cela. »
Régler le problème à la source
La règle n’est pas fortement appréciée, même chez les directeurs d’écuries. Christian Horner juge que simplement restreindre ces sorties de voies des stands n’est pas la bonne solution. Le directeur de Red Bull estime qu’il faudrait mettre l’accent sur un accompagnement et sur une étude plus approfondie.
« Il y a une règle pour sortir du garage, conduire dans la voie des stands et sortir de la voie des stands », explique le Britannique. « Il faut aller à la base : pourquoi les pilotes doivent-ils faire ces tours de sortie et ainsi de suite ? Le problème des tours de sortie lents concerne les pilotes qui cherchent à placer leurs pneus dans la bonne fenêtre de fonctionnement pour les tours de qualification. Est-ce la pression ? La température des pneus ? Nous devons aller à la racine du problème, car c’est quelque chose qui n’existait pas en F1 depuis 50 ans. Je pense que pour moi, il s’agit de s’attaquer à la cause profonde plutôt qu’en surface. »
La F1 a l’opportunité de réviser cette nouvelle règle à tout moment.