James Vowles : « Il faut présenter des choses raisonnables »
Le patron de Williams a expliqué ne pas vouloir fixer d'objectif précis à trop court terme sur la reconstruction de l'écurie, mais surtout prouver par des progrès constants.
Bien loin de sa période faste des années 1980-90, ou même des podiums constructeurs atteints au milieu de la décennie 2010, Williams est engluée en fond de grille depuis plusieurs années. Le nouveau patron, James Vowles, a expliqué récemment sa vision de la reconstruction de l’écurie historique de Grove, qu’il doit commencer. Pour lui, c’est clair, ce sera un travail de longue haleine. « Lorsque j’ai discuté pour venir ici, je leur ai donné une idée très claire du temps que cela prendrait, et ce sera long. », a-t-il expliqué à Autosport.
Ne pas fixer d’objectif trop hâtif…
Chez Alpine, autre écurie qui projette de retrouver les sommets, le directeur général du groupe Renault, Lucas de Meo, ou encore l’ancien directeur Laurent Rossi, ont plusieurs fois parlé de « cinq ans pour gagner », ou même de « 100 courses pour gagner ». James Vowles, lui, ne veut pas entendre cela. « Il faut présenter des choses raisonnables, mais à plus de trois ans, c’est l’inconnu. C’est certain à cinq ans, c’est certain à 100 % à 10 ans. » « Se fixer comme objectif de dire que nous serons troisièmes dans cinq ans n’est honnêtement pas la bonne direction à prendre parce que c’est une chose remarquablement dénuée de sens. »
Il faut dire que le Britannique de 44 ans sait y faire et son CV parle pour lui. Vowles a été des titres pilote et constructeur de Jenson Button et Brown GP en 2009, puis des sept titres pilote et huit constructeurs de Mercedes entre 2014 et 2021. Il est ensuite arrivé chez Williams en 2023 pour en assumer la reconstruction, après le rachat par le groupe américain Dorilton Capital.
Fort de son expérience, il a une vision, et il a commencé à la mettre en œuvre avec l’arrivée de Pat Fry durant l’été comme directeur technique, en provenance d’Alpine. Un ajout dont l’ancien de Mercedes s’est largement satisfait.
… Et montrer des progrès
Pour l’instant, il a souhaité montrer des progrès au fur et à mesure, chose plutôt réussie avec une amélioration visible sur la FW45 à Montréal cette année. « Ce qui est plus important, c’est de montrer que l’on dispose de structures et de systèmes qui permettent d’atteindre cet objectif à terme », a expliqué l’ingénieur anglais.
« Ce que vous pouvez plutôt présenter, c’est la manière dont nous pouvons nous mettre sur la voie et quelles sont les étapes clés que nous recherchons au cours de ce voyage. Cette année, l’une d’entre elles consistait à démontrer que nous pouvions mettre de la performance sur la voiture et l’utiliser efficacement. L’année prochaine, l’un de nos objectifs sera de développer cet ensemble de mesures tout au long de l’hiver. »