Frédéric Vasseur compare le style de pilotage de Leclerc et Sainz

Après une année 2022 compliquée, mais pleine de promesses pour Ferrari, avec la 2e place des constructeurs et la place de vice-champion du monde de Charles Leclerc, il y avait de quoi espérer en 2023. Rien ne s’est déroulé comme prévu.

Red Bull a encore creusé l’écart et Aston Martin a nettement progressé. De son côté, Ferrari a régressé. Résultat des comptes, le cheval cabré se retrouve à la 4e place du championnat des constructeurs avec 24 points de retard sur Aston Martin et 46 sur Mercedes.

Au championnat des pilotes, Carlos Sainz est 5e avec 83 points et Charles Leclerc, 7e avec 74 points, bien loin de sa place de vice-champion de 2022. Il y a eu de la malchance pour le Monégasque, comme en témoigne la manche d’ouverture à Bahreïn, où il a été victime d’un casse moteur, alors qu’il était en 3e place. Toutefois, il y a aussi eu des erreurs. Frédéric Vasseur compare le style de pilotage de ses deux pilotes et en dresse les points positifs comme le négatif.

Charles Leclerc et son style agressif

Frédéric Vasseur n’a pas manqué de la rappeler, le style de conduite de Charles Leclerc est agressif. Cette manière de piloter correspond bien au Monégasque, qui arrive à créer des choses magnifiques grâce à ce style. D’ailleurs, en 2023, il est le seul pilote hors Red Bull à avoir décroché une pole position, à Baku.

Ce jour-là, il avait sorti un tour parfait, à la limite, pour venir devancer le duo Red Bull. Une performance qui démontre encore que Charles Leclerc est l’un des plus rapides sur un tour. Son patron, Frédéric Vasseur, ne manque pas d’encenser son pilote. « Parfois, il fait des choses dont on ne sait pas d’où elles viennent », a-t-il déclaré.

« Charles est un pilote qui pense toujours à gagner »

« Charles est un pilote qui pense toujours à gagner. Notre voiture est derrière Red Bull, mais il essaie toujours de gagner », a poursuivi Fred Vasseur. En effet s’il y a bien une chose que l’on ne peut pas rapprocher à Charles Leclerc, c’est bien sa volonté de gagner chaque Grand Prix, même si sa Ferrari manque de rythme.

Pour autant, ce pilotage souvent à la limite amène à des erreurs. Plus on est proche de la limite, plus le risque de la dépasser est grand. Charles Leclerc compte plusieurs sorties pour illustrer ce propos. Cette année, la Ferrari n’est pas au niveau attendu et le Monégasque veut en faire plus pour obtenir les meilleurs résultats. Dans certains cas, cela marche, comme en Azerbaïdjan, même s’il a terminé dans le mur. Dans d’autres cas, la limite est franchie, comme à Miami. En qualifications autour du Hard Rock Stadium, Charles Leclerc est sorti violemment de la piste avant de finir sa course dans les barrières. Une illustration de « franchir la limite », surtout avec une voiture instable.

« Il essaie de compenser les lacunes par la stratégie, l’agressivité et le risque de commettre des erreurs », a déclaré Vasseur.

Carlos Sainz meilleur gestionnaire

De l’autre côté du garage, Carlos Sainz commet moins ce type d’erreurs. La raison principale : il ne pousse que très rarement la voiture à la limite comme son coéquipier. Alors oui, cela l’empêche de se mettre au niveau de Charles Leclerc dans certains exercices mais, il ne risque pas de mettre la voiture dans le mur.

« Il peut contrôler sa vitesse et le fait un peu mieux que Charles. Il ne sur-conduit pas », a détaillé Frédéric Vasseur sur la conduite de Carlos Sainz. En effet, l’Espagnol ne prend jamais tous les risques et assure, en qualifications comme en course.

C’est peut-être pour cela qu’il n’a pas décroché de pole position ou de podium cette année, à l’inverse de Charles Leclerc. Pour autant, il n’a pas mis la voiture dans le mur. « Il n’a pas les grandes pointes de Charles, lorsqu’il prend la pole position, par exemple, mais il est alors très proche », a expliqué Vasseur avant de poursuivre : « À Miami, il était en pole jusqu’au dernier virage. Il limite les grosses erreurs et est toujours là. »

C’est aussi pour cela que Carlos Sainz possède 9 points d’avance sur son coéquipier au championnat, même si Leclerc a fait preuve de malchance. Le pilote espagnol est de plus en plus à l’aise dans la Ferrari cette année. Il a notamment montré un gros rythme en Autriche et à Silverstone.

Ce duo, avec ces deux styles différents, est bénéfique pour la Scuderia. Mais quand Ferrari sera en mesure de jouer le championnat du monde, il faudra que Charles Leclerc se tempère davantage et que Carlos Sainz se rapproche de la limite.