La filière Red Bull évince très souvent des pilotes en cours de saison de F1
L'éviction soudaine de Nyck de Vries a suscité de nombreuses réactions dans le monde de la Formule 1 et nombreux sont ceux qui déplorent cette décision. 10 courses avec AlphaTauri et la carrière de Nyck de Vries en Formule 1 s'arrête là ; La famille Red Bull ne pardonne pas et ce n'est pas la première fois.
Helmut Marko a encore frappé, une fois de plus. A la suite des mauvaises performances de Nyck de Vries à bord de l’AlphaTauri depuis le début de la saison, le Néerlandais a été viré de l’écurie de Faenza, remplacé par Daniel Ricciardo. Depuis maintenant plusieurs années dans la famille Red Bull, si vous ne performez pas, vous risquez d’être mis de côté. Nyck de Vries vient de subir ce sort.
La 6ème fois que Red Bull le fait
Ce n’est pas du tout la première fois que cela se passe de cette manière au sein de Red Bull ou de son écurie fille. Au contraire, ce remplacement de Nyck de Vries par Ricciardo est le 6e changement de pilote au cours d’une saison opéré par Red Bull depuis son entrée en Formule 1. Une pratique qui peut être critiquée mais qui démontre surtout l’intransigeance vis-à-vis de ces pilotes. La performance est le mot d’ordre.
À ses tout débuts en Formule 1, Red Bull pratiquait déjà cette politique ferme. On se souvient de la saison 2006 dans laquelle Christian Klien avait été limogé à seulement trois courses de la fin de la saison. C’était Robert Doornbos qui l’avait remplacé. Sebastian Vettel avait profité de cela en remplaçant Scott Speed au Grand Prix de Hongrie en 2007 chez Toro Rosso, ce qui avait définitivement lancé sa carrière au sein de la famille Red Bull. Enfin en 2009, c’est Jaime Alguersuari qui avait remplacé Sébastien Bourdais en Hongrie chez Toro Rosso. Les changements en cours de saison étaient plutôt à la mode chez Red Bull mais, avec la domination de Sebastian Vettel au début de la décennie 2010, cette pratique s’était un peu calmée au sein de l’écurie autrichienne. Toutefois, elle n’a pas tardé à repartir de plus belle. Récemment, avant Nyck de Vries, deux cas illustrent parfaitement cette politique du « pas le droit à l’erreur. »
Daniil Kvyat et Max Verstappen
Daniil Kvyat avait impressionné Red Bull, qui s’était laissé tenté par sa promotion dans l’écurie « A » après une bonne saison chez Toro Rosso. En 2015, il réalise une belle année chez Red Bull et peut continuer avec l’écurie de Milton Keynes en 2016. Mais cette année fut bien triste pour le pilote russe. Red Bull était désireuse de promouvoir le très jeune prodige Max Verstappen et a tout de suite mis la pression sur Kvyat à l’ouverture de la saison 2016. Le Russe a raté ses deux premières qualifications en Australie et à Bahreïn, et malgré sa montée sur le podium en Chine, son accrochage avec Sebastian Vettel à Sotchi a eu raison de sa saison chez Red Bull. Seulement 4 Grand Prix et déjà rétrogradé chez Toro Rosso. Red Bull, impitoyable.
Pierre Gasly et Alex Albon
À l’issue d’une saison compétitive chez Toro Rosso en 2018, Red Bull avait appelé Pierre Gasly pour remplacer Daniel Ricciardo en partance pour Renault. De nouveau, Red Bull donnait sa chance à un jeune pilote, comme elle l’avait fait pour Max Verstappen en 2016. Mais le résultat allait-il être le même ?
La saison 2019 chez Red Bull avait très mal débuté, avant même le premier Grand Prix. Une grosse sortie de piste aux essais hivernaux de Barcelone avait entamé la confiance du Français. Sa première partie de saison est difficile, il a du mal à se mettre au niveau de Max Verstappen qui domine toujours son coéquipier français. À mi-saison, son meilleur résultat avec la RB15 était une 4e place. La pression exercée par Red Bull était très forte, surement trop. Il n’en a pas fallu plus pour Red Bull pour remplacer Pierre Gasly à la trêve estivale. C’est Alex Albon qui a pris le siège du français, rétrogradé chez Toro Rosso. Un énorme coup dur pour le Français, qui a également subi quelques jours après, la mort de son ami Anthoine Hubert à Spa. Sa rédemption ou sa vengeance, appelez ça comme vous voulez, fut à Monza en 2020 où, au volant de l’AlphaTauri il est allé décrocher une victoire, la première de sa carrière. Un exemple de réussite malgré la pression de l’ogre Red Bull, qui reste néanmoins impitoyable avec ses jeunes.
Nyck de Vries n’est donc pas un cas isolé, nombreux sont ceux qui se sont frottés à l’exigence de Red Bull, et en ont payé les frais. Toutefois, pas de rebond ailleurs pour de Vries. À l’inverse de Kvyat, Gasly, Nyck de Vries ne retombe pas dans un baquet de Formule 1. Le Néerlandais est bel et bien éliminé du jeu. Red Bull n’a pas de patience et veut voir la performance de ses jeunes pilotes tout de suite. Pas de marge. Nyck de Vries aura tenu 10 Grand Prix, c’est plus que Kvyat qui avait disputé 4 courses et moins que Gasly qui avait résisté 12 Grand Prix. Le Néerlandais dit au revoir à la Formule 1, le train Red Bull ne lui a rien pardonné.