Pourquoi les pilotes veulent montrer à leur équipe qu’ils sont plus rapides

En Formule 1, votre premier ennemi est souvent votre coéquipier. Il est nécessaire de le battre pour s’imposer dans l’équipe et s’affirmer comme le plus rapide. Certaines écuries définissent un pilote N°1 et un pilote N°2. C’est par exemple le cas de Red Bull, comme on a pu le constater dans de nombreuses situations entre Max Verstappen et Sergio Pérez.

Mais, dans d’autres écuries, la hiérarchie n’est pas clairement établie. C’est par exemple le cas chez Ferrari, Alpine ou encore Mercedes, où George Russell arrive souvent à tenir tête à l’expérimenté Lewis Hamilton. Ce sont alors les pilotes qui doivent montrer qu’ils sont plus rapides que leurs coéquipiers.

Être le plus rapide, c’est s’imposer comme le N°1

Si l’un est plus rapide que l’autre, c’est évident, il va s’imposer comme le pilote N°1. Être le premier pilote dans une écurie est loin d’être une simple option. Grâce à ce statut, il sera possible de mettre un maximum de pression sur le coéquipier. Et de potentiellement le pousser à commettre des erreurs.

Si l’un est plus rapide que l’autre, l’écurie dira à ce dernier de hausser son rythme sinon il devra laisser la place. Ce n’est donc pas anodin si les pilotes demandent à passer leur coéquipier en piste.

C’est même un grand avantage puisque devenir N°1 dans une équipe permettra de bénéficier du meilleur traitement ainsi que souvent, de la meilleure stratégie. L’écurie aura confiance dans le pilote le plus rapide, ce dernier gagnera alors en confiance. Derrière un simple message radio d’un pilote pour annoncer qu’il est plus rapide que son coéquipier, c’est en réalité une stratégie bien plus importante, celle de prouver que c’est sur lui qu’il faut miser.

Montrer qu’on est plus rapide, c’est aussi essayer de se faire une place dans l’équipe

Outre l’aspect purement compétitif où les pilotes essayent de s’imposer comme N°1, montrer que l’on est plus rapide sert également à se faire une place dans l’écurie. Même en étant un pilote talentueux, cela ne garantit pas d’être au niveau d’un coéquipier plus expérimenté.

Bien que George Russell soit un pilote doué, être coéquipier de Lewis Hamilton est loin d’être une tâche aisée. Pour Russell, dire qu’il est plus rapide qu’Hamilton, c’est s’imposer dans l’équipe, montrer que son coéquipier n’est pas le seul à rouler rapidement. C’est primordial pour un jeune pilote. Toutefois, même en cas de demande du jeune britannique envers son équipe pour dépasser son coéquipier, Toto Wolff assure que cela ne se produira pas : « Nous ne ferons aucun appel de ce genre en faveur de George, ni même en faveur de Lewis. »

Chez Red Bull, Pérez tente parfois de hausser la voix à la radio. Pour le Mexicain, c’est aussi une manière de se faire une place dans l’équipe, où Max Verstappen est priorisé dans bons nombres de situations. En 2022, les messages radio chez Red Bull ont fait l’objet de grosses polémiques tant le Néerlandais paraissait être avantagé par l’équipe autrichienne.

Mais souvent de l’intox à la radio

Tout de même, certains messages de pilotes à la radio sonnent comme de l’intox. Au Canada, lorsque Carlos Sainz dit à Ferrari qu’il a du rythme et qu’indirectement, il suggère à Ferrari d’inverser les positions avec Charles Leclerc, c’était simplement pour essayer de mettre la pression sur son coéquipier. En réalité, quelques tours plus tard, il avait déjà perdu près de deux secondes sur le Monégasque.

Jenson Button, champion du monde en 2009, déclarait en décembre dernier que c’était « étrange d’entendre toutes ces conversations. » Quoi qu’il en soit, les pilotes essaieront toujours de prouver qu’ils sont plus rapides que leur coéquipier. C’est le premier ennemi à abattre en F1. Surtout, prouver que l’on est le plus rapide sur la piste vous donne le statut de N°1 avec tous ses avantages.