Optimiser la performance des pneus reste le plus gros problème de Ferrari
Alberto Antonini, ancien membre du personnel puis directeur de la communication de Ferrari pense que le principal problème de l'équipe cette année réside dans l'usure des pneus, un problème qui affecte la Scuderia depuis le début de saison.
Depuis le début de la saison, la Ferrari SF-23 parvient à rivaliser avec la Red Bull RB19 en termes de vitesse sur un tour, lors des séances de qualifications. Cependant, elle est beaucoup plus en difficulté par rapport au rythme de course des monoplaces autrichiennes et même de d’autres de ses concurrents. La Scuderia étant incapable de préserver ses pneus suffisamment longtemps pour pouvoir exploiter la pleine performance de sa voiture.
Un exemple clé de ce phénomène flagrant a été aperçu dès la première course à Bahreïn, lorsque les deux Red Bull ont réussi à faire durer une stratégie avec deux trains de pneumatiques tendres, aussi longtemps que Ferrari avec deux trains de pneus durs. Pourtant les pneus tendres, bien plus performants, s’usent normalement beaucoup plus vite.
Alors que le travail des ingénieurs à Maranello a permis à Carlos Sainz et Charles Leclerc de pouvoir bénéficier de la dernière série de mises à jour à Barcelone, celle-ci n’a pas permis de remédier au problème de la tenue des pneus pour l’heure.
La faute revient à Ferrari et non à Pirelli pour Antonini
L’ancien directeur de la communication de Ferrari, Alberto Antonini, a déclaré qu’il était inquiétant que le problème des pneus soit aussi problématique pour Ferrari par rapport aux autres équipes. « Pour Ferrari, la saison a mal commencé et risque de se terminer encore plus mal », a-t-il écrit dans sa chronique sur le site italien FormulaPassion. « Si les développements ne donnent pas les résultats escomptés, comme ce fut le cas en Espagne. »
« D’une part, il est clair que si les problèmes ne concernent que la SF-23 et pas les autres voitures, la faute en revient à Ferrari et non à Pirelli. D’autre part, il semble qu’il y ait un problème de communication technique entre Maranello et Pirelli. »
Pirelli est l’unique manufacturier de la Formule 1 depuis la saison 2011. Lors du dernier sacre de Ferrari avec Kimi Räikkönen en 2007, la monoplace était équipée de pneus Bridgestone. Si Antonini assure que la familiarisation avec les pneus 18 pouces de Pirelli peut être difficile, il assure que Ferrari est la première responsable de ses mauvais résultats : « À l’époque de Bridgestone, ce n’était pas comme ça », poursuit Antonini. « Mais à l’époque, le [fournisseur] japonais payait l’équipe chaque année pour avoir le privilège de fournir les pneus. »
« Ensemble, ils ont réalisé des choses incroyables, y compris faire fonctionner un pneu de type « full radial » lors des essais, ce qui signifie que la structure était orientée perpendiculairement au sens de roulement, alors qu’habituellement il existe un certain degré d’inclinaison. »
« Aujourd’hui, nous devons faire avec ce que nous avons, et il est indéniable que les problèmes de Ferrari proviennent de défauts de conception. Mais il est également indéniable que quelque chose n’a pas été compris sur les fondamentaux de ces pneus 2023, dans leur combinaison avec l’aérodynamique. »
Des améliorations en Espagne qui semblent porter leurs fruits
En Espagne, l’écurie italienne avait apporté des évolutions importantes, notamment sur les pontons. Le concept précédent n’avait pas fourni satisfaction et les baignoires ont laissé leur place à un concept plus traditionnel, en se basant sur le modèle Red Bull. Ces améliorations ont montré leur efficacité avec la deuxième place de Carlos Sainz en qualifications.
Cependant, ces évolutions ne vont pas permettre à Ferrari de retrouver un rythme miracle lors des prochaines courses. Les problèmes majeurs de la Scuderia, comme la dégradation des pneus très mauvaise, ne vont pas être réglés par les améliorations apportées il y a peu.
« Le nouveau package avait pour but d’améliorer principalement la vitesse dans les virages lents et moyens. Dans cette zone, nous allons clairement dans la bonne direction. Nous avons fait un gros pas en avant », a indiqué l’Espagnol.
Préparer la fin de saison
Carlos Sainz a également tenu à rappeler que les évolutions apportées ne changeraient pas de manière drastique la performance des Ferrari. Les améliorations ne sont pas réellement à but de gagner du temps à court terme. Au contraire, la fin de saison et les performances dans le temps sont visées.
« Nous avons fait un pas mais dans une direction différente jusque-là. Ce ne sera pas une grosse évolution ou un gros changement dans notre performance. Mais nous voulons ouvrir une fenêtre sur l’avenir. C’était l’objectif de cette évolution, pas de gagner une demie seconde dans l’instantané », a confié l’Espagnol.
A haute vitesse, la Ferrari possède encore des grosses difficultés. Les solutions ne sont pas encore trouvées pour la Scuderia, mais les évolutions apportées en Espagne ont pour but d’ouvrir sur un travail de résolution de ces problèmes.
« Notre performance à haute vitesse n’a vraiment pas été bonne depuis le début de saison. […] Depuis l’Australie, nous avons beaucoup souffert avec les rebonds et la balance. Il y a encore beaucoup de choses qui nous arrivent », a déclaré Carlos Sainz.
« Nous voulons rendre la voiture plus prévisible, plus facile à conduire. Nous voulons pouvoir avoir plus de facilités pour compléter un tour rapide. Heureusement, je pense que nous allons dans cette direction », a affirmé l’Espagnol.