Japon : Chiffres et données techniques

Petit tour d'horizon des contraintes techniques qu'impose le circuit de Suzuka au Japon sur le châssis, le moteur et les pneumatiques des monoplaces de Formule 1.

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Japon : Chiffres et données techniques

Ce week-end, le paddock de la F1 se rend sur l’un des circuits mythiques du calendrier du championnat du monde de Formule 1, Suzuka. Le tracé nippon est d’ailleurs l’un des préférés des pilotes et ingénieurs. Il accueille cette année le 15ème Grand Prix de la saison 2013 qui pourrait voir Sebastian Vettel être sacré. En effet, si Fernando Alonso ne fait pas mieux que 9ème lors de la course et que Vettel l’emporte, ce dernier décrochera le titre et deviendra ainsi l’égal d’Alain Prost.

Mais avant de penser au titre, il faudra bien négocier les essais ainsi que les qualifications qui sont importantes à Suzuka où il est difficile de dépasser. Partir en première ligne aide grandement dans la quête de la victoire, en effet, sur les 24 courses disputées à Suzuka, 20 ont été remportées par un pilote qui s’élançait depuis la première ligne. Pour les autres cas, Fernando Alonso était parvenu à s’imposer en 2006 en partant de la 5ème place, Alessandro Nannini en 1989 et Nelson Piquet en 1990 depuis la 6ème place. La palme revient à Kimi Räikkönen qui avait remporté la course en 2005 alors qu’il s’était élancé depuis la 17ème place sur la grille de départ, il avait dépassé Giancarlo Fisichella dans le dernier tour de la course pour terminer en tête. Afin de favoriser les dépassements, la FIA a décidé de mettre en place une zone DRS cette année à Suzuka, elle sera située dans la ligne droite des stands.

Le tracé de Suzuka est un circuit où les forces latérales sont importantes et notamment dans le virage 15 – appelé 130R – qui est le virage le plus rapide de la saison, il est pris en 7ème à près de 310 km/h. Les pneumatiques (et les pilotes) souffrent particulièrement en encaissant un peu plus de 3g dans cette courbe.

Côté météo, le week-end devrait se dérouler sous le soleil même si quelques averses ne sont pas à exclure. Il devrait toutefois faire plus frais qu’habituellement, ce qui pourrait apporter quelques surprises du point de vue pneumatique.

Suzuka côté châssis

Tom McCullough, Responsable de l’ingénierie de piste de l’écurie Sauber F1 Team :
« Suzuka est l’un des circuits les plus exigeants techniquement à la fois pour les pilotes et les ingénieurs. Connaître les meilleurs endroits de compromis est très important, et c’est le cas notamment dans le premier secteur, car un virage emmène directement au suivant avec de nombreux changements de direction. Il est important de donner confiance en sa voiture au pilote afin qu’il puisse trouver un bon rythme. La majorité des virages sont pris à vitesse moyenne et rapide, avec seulement deux virages lents par tour.

Le circuit fantastique et l’enthousiasme des fans locaux en font l’une des courses les plus appréciables de la saison. La nature de la piste rend les choses difficiles pour les pneumatiques dont Pirelli apporte ses gommes les plus durables – les mediums et les durs. »

Suzuka côté moteur

Rémi Taffin, Directeur des opérations en piste de Renault Sport F1 :
« Ce circuit est constitué de sections à haute vitesse, de grandes courbes, d’esses et d’épingles. Cela fait de Suzuka un des plus grands défis de l’année pour les moteurs de F1. Avec son tracé en huit, ce circuit rassemble tous les types de virages imaginables.

Tout d’abord, la section qui va de la première courbe à Spoon rassemble la majorité des courbes. Le moteur doit être réactif, avec une courbe de puissance lisse, et donner le niveau de couple nécessaire lorsque le pilote le réclame. Pour y parvenir, les ingénieurs travaillent sur la transition entre l’utilisation de quatre et huit cylindres, en injectant l’essence à l’instant précis où le couple est demandé. Si la livraison du couple est correcte, cela permet au pilote d’éviter le patinage en cas de faible adhérence.

90% de la seconde partie, de la sortie de Spoon à la fin de la ligne droite des stands, est à pleine charge. Nous allons procéder très attentivement à la sélection des rapports de boîte, en cherchant un compromis entre la vitesse de pointe et les virages plus lents de la première partie du circuit. Ce challenge est rendu plus difficile par la météo, souvent instable à Suzuka. Il n’est pas rare que la direction du vent change d’un jour à l’autre, or ce paramètre est très important dans le choix des rapports de boîte. Avec le vent dans le dos, le moteur passera plus de temps au limiteur. De face, la vitesse de pointe sera pénalisée. Ces deux situations peuvent rendre le pilote sans défense au bout des lignes droites.

Il s’agit d’un des plus beaux « circuits de moteur » de la saison, mais nous nous attendons à un engouement supplémentaire, surtout après notre triple podium en Corée et le fait que Sebastian puisse remporter le Championnat Pilotes à l’issue de ce Grand Prix. C’est une course sur laquelle nous avons souvent été très forts et nous l’abordons avec l’envie de conquérir un nouveau très bon résultat. »

Suzuka côté pneumatiques

Les gommes disponibles pour les pilotes au Japon sont les suivantes :

  • Mediums (flancs blancs) ;
  • Durs (flancs oranges) ;
  • Intermédiaires (flancs verts) ;
  • Pluie (flancs bleus).

L’avis de Paul Hembery, directeur de Pirelli Motorsport :
« Suzuka est l’un des circuits où l’on rencontre les niveaux d’usure et de dégradation les plus importants de toute la saison en raison de la relative abrasivité de la surface de la piste et tout particulièrement des importantes charges d’énergie qui traversent les enveloppes. C’est pour cette raison que nous avons choisi les deux mélanges les plus résistants de notre gamme pour Suzuka cette saison. Tout ne repose cependant pas sur les virages rapides, car on trouve également de grosses zones de freinage et des courbes serrées. Il s’agit donc d’un tracé très exigeant en termes d’énergie latérale et relativement clément en termes de traction, en raison de la nature très fluide du tracé, chaque courbe s’enchaînant avec une autre.

La stratégie pneumatique devrait à nouveau jouer un rôle important. La course de l’an dernier s’est jouée en deux arrêts, lorsque nous avions désigné les mélanges tendres et durs. Suzuka est un circuit apprécié des pilotes en raison des grandes vitesses de passage. Au Japon, tout est question de vitesse pure : les pneus désignés pour ce weekend doivent être en mesure de permettre aux pilotes de le démontrer, pour la plus grande satisfaction des extraordinaires fans japonais. »

L’avis de Jean Alesi, ambassadeur Pirelli :
« Le circuit du Japon est l’un de mes tracés favoris et le pays du Soleil levant est l’un de mes pays préférés : il y a tout ! Un peu comme à Spa et Monza, c’est une piste vraiment excitante pour les pilotes et c’est un « flow » fantastique, avec tant de virages rapides ! Mais ce n’est pas tout : il y a aussi une ambiance géniale grâce aux spectateurs japonais, si enthousiastes et connaisseurs : ils sont vraiment fous de Formule 1 ! J’ai également de bons souvenirs personnels de Suzuka, mais si je devais en choisir un seul, il s’agirait de 1994, lorsque je pilotais pour Ferrari. J’y ai mené une bataille fantastique contre Nigel Mansell et j’ai fini sur le podium sous un déluge ; Damon Hill avait remporté la course. C’est ce genre de pluie que l’on n’a qu’au Japon de temps en temps et qui impose un tout autre défi.

Le choix des durs et des mediums est le meilleur pour Suzuka : beaucoup d’énergie traverse les pneus, et l’on s’attend ainsi à beaucoup d’usure. Il y aura donc peut-être deux ou trois arrêts. Ma carrière s’est étalée par de nombreux types de régulations – en allant des pneus « qualifs » aux rainurés – et on peut aller jusqu’à trois arrêts de mon point de vue. Au-delà de trois, cela peut commencer à devenir déconcertant, mais cela ne s’est produit jusqu’à présent qu’à une ou deux occasions ce qui est une bonne chose. »

Suzuka en chiffres

Longueur du circuit de Suzuka5,807 km
Nombre de virages18 (10 à droite et 8 à gauche)
Vitesse moyenne216 km/h
Vitesse de pointe319 km/h
% d’un tour à pleine charge62
Consommation de carburant2,70 litres par tour ; 67 l/100km
Record du tour1:31.540 (Kimi Räikkönen, McLaren, 2005)

Le Grand Prix du Japon 2012

Pole position :
Sebastian Vettel (Red Bull Racing) en 1:30.839

Podium :
1 – Sebastian Vettel (Red Bull Racing)
2 – Felipe Massa (Ferrari)
3 – Kamui Kobayashi (Sauber)

Meilleur tour en course :
Sebastian Vettel (Red Bull Racing) en 1:35.774

[A partir des communiqués publiés par la FIA, Pirelli, Renault Sport F1 et Sauber F1]

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