Ferrari se cabre, Red Bull accepte la sanction infligée à Mercedes
Alors que Red Bull affirme respecter la décision du Tribunal International de la FIA dans l’affaire des essais menés à Barcelone par Pirelli et Mercedes, Ferrari sort de sa réserve, par le biais de la chronique du Horse Whisperer, pour exprimer sa frustration face à un verdict jugé trop clément du côté de Maranello.
Le Tribunal International de la FIA a donc rendu son verdict : pour les essais effectués à Barcelone, Pirelli et Mercedes ont été réprimandés et l’écurie allemande privée d’essais jeunes pilotes. Pour sa part, la FIA entend tirer les leçons de cet épisode dont elle partage, par ses défaillances, une part de responsabilité.
Un jugement somme-toute magnanime qui ne fait cependant pas l’unanimité, notamment du côté de Ferrari. S’exprimant par le biais de sa chronique The Horse Whisperer, l’écurie italienne semble en effet ne pas avoir digéré la clémence du Tribunal International de la FIA : « Aujourd’hui nous avons appris que même si quelqu’un est coupable, et dans cette affaire c’est un fait indiscutable et vérifié, il y a toujours un moyen de s’en sortir. Il suffit que quelqu’un suggère aux juges quelle pénalité on devrait lui infliger et, encore mieux, faire passer ça pour un coup de bâton sur les doigts. »
En effet, au soir des auditions, Paul Harris, avocat de Mercedes dans cette affaire, avait estimé que l’interdiction de participer aux essais jeunes pilotes de Silverstone serait une sanction adéquate. Si le Tribunal International de la FIA semble s’être joint à son avis, Ferrari estime que l’écurie de Brackley s’en sort à bon compte : « Il est déconcertant, pour ne pas dire plus, de voir que ceux que l’on reconnaît coupables peuvent partir virtuellement impunis pour avoir acquis « un avantage sportif injuste ». Ne me dites pas que mener ses propres essais sur le circuit de Catalunya est la même chose que faire des essais avec neuf autres écuries à Silverstone avec une foule de jeunes espoirs au volant, dans un endroit où la météo peut être très variable même en plein cœur de l’été. Et si tout cela s’était produit après les essais jeunes pilotes ? Quelle aurait été la sanction ? On leur aurait interdit de participer au banquet de fin d’année ? »
Et celui qui murmure à l’oreille du Cheval – Cabré ? – d’ajouter : « La manière dont les choses évoluent en ce moment en Formule 1 devient lassante : vous faites une erreur, vous roulez avec des composants illégaux, on vous dit simplement de le changer pour la prochaine course. Ça rappelle simplement au Whisperer que si jamais il se retrouve à diriger une écurie de Formule 1 dans un futur proche et qu’il connaît un début de saison difficile, alors tout ce qu’il aura à faire c’est d’organiser un petit week-end d’essais au bon moment et peut-être devoir ensuite renoncer à une séance d’essais plus tard dans la saison. »
Le Horse Whisperer n’oublie cependant pas que la défense de Mercedes reposait en partie sur le fait que la Scuderia Ferrari avait elle aussi effectué des essais pour le compte de Pirelli avec une voiture vieille de deux ans que l’écurie allemande juge significative au regard de la règlementation en vigueur : « A tous ceux qui jacassent sur la transparence et la crédibilité, le Whisperer tient à rappeler que les règles sont claires : vous ne pouvez pas mener des essais avec une voiture de l’année en cours. Avec celles qui datent au moins de deux ans, vous pouvez rouler quand vous voulez, où vous voulez, avec le pilote que vous voulez, habillé comme vous le voulez et en invitant qui vous voulez. »
Il faut cependant noter que, prudente, la direction de Ferrari ne s’est pas officiellement prononcée sur les délibérés du Tribunal International de la FIA, lâchant simplement la bride à son « chroniqueur », précisant cependant, en gras, en début d’article, qu’il ne s’exprime pas au nom de Ferrari mais de ses fans : « Ferrari n’a jamais eu pour habitude de commenter les verdicts, cependant, comme vous le savez tous, le Horse Whisperer est un esprit libre qui résume l’humeur de millions de fans. »
Pour sa part, Red Bull se contente de tenir compte de la décision du Tribunal même si, comme dans la chronique publiée sur le site de Ferrari, l’écurie autrichienne semble désormais savoir à quoi s’en tenir : « Le Tribunal s’est vu présenter tous les faits de la manière la plus juste et il a pris sa décision, » commente Christian Horner dans les colonnes d’Autosport. « Nous avons soulevé une protestation car nous voulions des clarifications sur ce que nous étions autorisés à faire comme essais pendant la saison avec une voiture actuelle alors que nous pensions que c’était une infraction au règlement. »
Cependant, tout comme le Horse Whisperer, le directeur de l’écurie Red Bull doute que la sanction infligée à Mercedes pénalise véritablement l’écurie allemande : « Il est toujours préférable de faire des essais avec les pilotes de course qu’avec les pilotes d’essais, cependant, il ne nous appartient pas de décider [des sanctions]. C’était au Tribunal de décider et ils ont pris leur décision. »