Et si le retour de Toyota en 2014, via Lexus, n’était pas un poisson d’avril ?

Alors que la rumeur d’un retour de Honda en tant que motoriste de McLaren à l’horizon 2015 enflait, le site Internet Clublexus.com, affirmait, le premier avril dernier, que Toyota prévoyait d’en faire de même sous le nom de Lexus afin de promouvoir sa filiale de prestige.

Se basant sur une source confidentielle, un membre de la communauté de son site Internet, Clublexus.com s’appuyait notamment sur les déclarations de Kiyotaka Ise, l’un des membres de la direction de Toyota, qui, interrogé par Nikkei.com fin 2012, n’écartait pas formellement l’éventualité d’un retour dans la catégorie reine des sports mécaniques : « D’abord, nous devons faire mieux connaître nos véhicules hybrides par le biais des courses d’endurance et accumuler plus d’expertise technologique. […] Nous nous sommes retirés de la Formule 1 en 2009 et nous avions besoin de clairement définir notre approche des sports mécaniques et nous avons décidé de mettre l’accent sur les véhicules hybrides. » En d’autres termes, si le constructeur japonais venait à briller en championnat du monde d’endurance, l’éventualité d’un retour en Formule 1 ne serait pas complètement exclue alors que celle-ci intègrera davantage de technologies hybrides dans les prochaines années.

Cependant, si la date de publication de l’article sur Clublexus.com pouvait laisser présager d’un poisson d’avril, Gian Carlo Minardi accrédite cette information, nous donnant du grain à moudre : « Selon les informations qui me viennent d’Allemagne, Toyota a déjà un V6 Turbo de prêt pour la Formule 1 afin de participer au championnat du monde 2014 en tant que fournisseur, » indique au site italien Omnicorse.it, le fondateur de la célèbre écurie Minardi. « La firme japonaise reviendra pour promouvoir la marque Lexus. Le moteur aura été conçu et sera construit à l’usine de Cologne et ne sera donc pas réalisé au Japon. »

Pour mémoire, en 2009, Toyota annonçait son départ de la discipline après avoir consenti des investissements colossaux pour des résultats très en-deçà des espérances. Quelques mois plus tard, Tadashi Yamashina, l’un de ses nombreux directeurs exécutifs, affirmait que l’on ne les y reprendrait pas de si tôt : « La position du président Toyoda sur les sports mécaniques est davantage dirigée vers le client. Il y a un écart entre la Formule 1 et les utilisateurs actuels de Toyota, » confiait-il en décrivant la Formule 1 comme un sport « élitiste ».

Or, promouvoir Lexus, qui, depuis quelques années, a pris une orientation de plus en plus sportive, n’aurait dès lors rien d’incompatible avec la Formule 1 et permettrait même à la marque japonaise de rivaliser avec Infiniti, un de ses concurrents directs sur le secteur. La filiale du groupe Renault-Nissan a en effet augmenté sa visibilité en Formule 1 ces dernières années, renforçant d’ailleurs cette année son partenariat avec l’écurie Red Bull où ses logos sont désormais plus visibles que ceux de Renault.

Reste cependant à savoir quels seraient les clients potentiels d’un moteur Lexus, la construction du V6 Turbo représentant un coût que les constructeurs actuellement implantés en Formule 1 cherchent à amortir en proposant leurs blocs au plus grand nombre d’écuries possibles. Clublexus.com avançait le nom de Williams, dont le contrat de fourniture avec Renault prend fin cette saison, même si des options existent pour 2014. L’écurie britannique, qui a déjà collaboré avec Toyota, de 2007 à 2009, pourrait ainsi être un partenaire de choix pour Toyota/Lexus, si tant est que les projets du constructeur japonais viennent à se confirmer, à plus ou moins long terme. Un éventuel retour de Toyota, via Lexus, pourrait également présager celui de Kamui Kobayashi qui avait fait des débuts remarqués au volant d’une monoplace japonaise avant de trouver refuge chez Sauber où, faute de moyens, il a été écarté à la fin de la saison dernière.

Correspondant pour le journal suisse Blick, Roger Benoit se fait lui aussi l’écho des rumeurs : « Oui, même Toyota se tâte pour un retour. Les nippons auraient Williams pour objectif et ils pourraient permettre au favori japonais, Kamui Kobayashi, de retrouver un volant. »