Watson : Red Bull devrait « suspendre Sebastian Vettel »

Après un Grand Prix de Malaisie tumultueux chez Red Bull, il y aura sans doute un avant et un après Sepang. En effet, en ignorant les consignes de courses formulées par son équipe pour assurer le doublé, Sebastian Vettel s’est non seulement attiré les foudres de son coéquipier mais aussi celles de son équipe.

Si tout à chacun garde en mémoire l’accrochage du Grand Prix de Turquie 2010 qui avait déjà donné des migraines à Christian Horner, l’incident du Grand Prix de Malaisie à ceci de nouveau que, en plus de créer la discorde entre les deux coéquipiers, l’autorité du directeur de l’écurie s’en retrouve fragilisée car ouvertement remise en cause par son pilote vedette : « Si Christian Horner ne réaffirme pas son autorité au sein de l’écurie, parce qu’il a été complètement subjugué par Sebastian Vettel hier, alors sa position dans l’équipe n’est pas exactement celle qu’il lui faut, » juge John Watson à l’antenne de BBC Radio 4.

Pour l’ancien pilote Brabham et McLaren, les grands maux doivent appeler de grands remèdes du côté de Milton Keynes : « La seule solution que je vois c’est de suspendre Vettel pour le prochain Grand Prix. On ne peut pas lui retirer des points pour les donner à Mark Webber : ça fait maintenant partie de l’histoire et Sebastian bénéficie de sept points supplémentaires. On ne peut pas le mettre à l’amende, c’est presque hors de propos de lui infliger une amende, alors la seule solution pertinente pour le rappeler à l’ordre c’est de lui dire : « Tu ne participeras pas à la prochaine course. » »

Watson craint également que la rupture désormais consommée entre l’Allemand et l’Australien, ne nuise aux intérêts de l’équipe au cours de la saison à venir, et donc aux intérêts du triple champion du monde : « Ce sera une relation très hargneuse. Je ne sais pas quelle faveur on pourra demander à Mark Webber pour aider Sebastian Vettel si ça se représente à l’avenir. »

Alors que beaucoup d’observateurs reprochent à Sebastian Vettel son égoïsme, Gerhard Berger estime pour sa part que l’Allemand a tout simplement eu le comportement caractéristique des pilotes de sa trempe : « Si vous revenez en arrière dans l’Histoire, ce genre de chose arrive tout le temps. Pour remporter des courses, il faut être très, très talentueux, mais pour être champion du monde, trois, quatre ou cinq fois, il faut être extrêmement égoïste, » juge l’Autrichien à l’antenne de BBC Radio Five Live. « Ce que je veux dire c’est que ces garçons ont un tel instinct de tueurs : c’est ce qui les amène à être triples, quadruples ou quintuples champions du monde. Dans ces moments-là, ils ne peuvent tout simplement pas suivre leur cerveau, ils font simplement ce que leur dicte leur instinct. Alors bien sûr, après la course il dit qu’il est vraiment désolé et qu’il n’en trouve plus le sommeil, mais je pense qu’il dort très bien parce que c’est dans sa nature. D’un autre côté, c’est ce qui fait son succès et personne, ni l’équipe, ni les dirigeants de l’écurie, ni son coéquipier, personne, ne peut changer ça. Je pense qu’il est peut-être le meilleur pilote du peloton en ce moment. Il a tout ce qu’il faut pour être champion du monde, encore et encore. »