Jenson Button se défend d’être un pleurnichard
Alors qu’il semble éprouver les plus grandes difficultés au volant de sa MP4-27 depuis le retour de la Formule Un sur le vieux continent, Jenson Button, dont les communications radio diffusées pendant le course le montrent souvent en train de se plaindre du comportement de sa monoplace, se défend de ‘’pleurnicher’’ comme certains pourraient le penser.
S’il a entamé sa saison de la plus belle des manières, par une victoire, à Melbourne, Jenson Button n’en connait pas moins un début d’exercice 2012 délicat. Incapable de passer en Q3 à deux reprises lors des trois dernières épreuves et se contentant d’une maigre dixième place sur la grille à Montréal, le champion du monde 2009 a même sombré en course, sur le circuit Gilles Villeneuve, en terminant à une lointaine 16ème place, là où Lewis Hamilton, son coéquipier, s’imposait après s’être élancé de la première ligne. Le natif de Frome compte d’ailleurs approximativement deux fois moins de points que son coéquipier au classement pilote.
Le pilote McLaren semble surtout souffrir de ses pneumatiques et, encore récemment, il ne cachait pas les difficultés de compréhension qu’il rencontrait avec les gommes italiennes : « C’est certainement plus compliqué cette saison. L’année dernière, les pneus se dégradaient, mais on pouvait les comprendre, travailler dessus et mettre la voiture au point en conséquence. Mais maintenant, je les trouve difficile à comprendre. Certaines personnes arrivent à les faire fonctionner, mais on ne peut pas vraiment pointer du doigt Pirelli et dire que c’est de leur faute. »
Jenson Button a donc bien conscience que c’est à lui de trouver la clé pour faire fonctionner les gommes italiennes et, depuis qu’il rencontre des difficultés, il n’est pas rare de l’entendre sans cesse se plaindre à la radio du « manque de grip » de sa MP4-27, mais aussi de « vibrations », de « sous-virage » ou inversement de « survirage ».
La sélection des conversations radio du pilote de 32 ans, diffusées pendant les retransmissions télévisées, pourrait ainsi laisser à penser que ce dernier se plaint constamment, lui donnant l’image d’un « pleurnichard », une image renforcée pour certains par le souvenir du Grand Prix du Brésil 2009, où il s’était plaint à la radio de ne pas pouvoir dépasser Kamui Kobayashi, en appelant à l’intervention de la FIA alors qu’il traçait sa route vers la consécration mondiale.
Jenson Button tient cependant à ce que ses communications radio ne soient pas mal interprétées : « Ce n’est pas gémir. Les gens disent “Il pleurniche toujours !”, mais ce n’est pas pleurnicher. Il s’agit de développer la voiture durant la course. C’est ce que font les pilotes, » assure le Britannique dans les colonnes du Mirror. « Si vous roulez et que vous ne dites rien de toute la course, vous faites quelque chose de mal. Si vous vous plaignez de survirage, de sous-virage ou d’un problème, c’est afin de faire des améliorations pour le prochain relais de la course. Aux stands, on peut augmenter la pression des pneus et ajouter de l’aileron avant, on ressort et ça peut être mieux. Un pilote ne se contente pas de conduire la voiture, il travaille sur l’auto avec ses ingénieurs. Si vous avez un problème, vous essayez de le résoudre pendant la course, vous n’attendez pas le drapeau à damier pour dire : ‘’Pendant le premier relais, j’avais énormément de sous-virage’’. Si vous faites ça, les ingénieurs vont vous répondre : ‘’Mais pourquoi tu ne nous l’as pas dit ? Nous aurions pu résoudre ça au relais suivant.’’»
A Montréal, c’était d’autant plus difficile pour le Britannique qu’il n’a pas pu participer pleinement aux deux premières séances d’essais libres et a donc passé l’entièreté de son week-end à courir après le temps perdu afin de trouver une monoplace à sa main… en vain.