Interview exclusive avec Esteban Gutièrrez
Le jeune pilote mexicain Esteban Gutièrrez a répondu aux questions de MotorsInside à l’occasion du Grand Prix de Belgique sur le circuit de Spa-Francorchamps. Le pilote évoque sa saison de GP2, de son rôle de troisième pilote au sein de l’écurie Sauber et évidemment des 20 ans de carrière de Michael Schumacher.
Esteban, vous êtes dixième sur la grille cette après-midi, une bonne position pour marquer des points ?
Oui, c’est une bonne position. Evidemment nous essayons de faire mieux. Les conditions changeantes étaient compliquées, nous avons eu des drapeaux jaunes. Dans mon dernier tour il y avait un drapeau jaune dans le premier secteur donc je n’ai pu améliorer que dans le deuxième et le troisième. C’était une bonne séance, nous sommes dans le top dix ce qui est bien. Je continue d’apprendre, j’acquiers de l’expérience. Des conditions comme hier m’apportent beaucoup pour me construire en tant que pilote. Suite à des pénalités je partirai en neuvième position (NDLR: Charles Pic, 3ème, a été disqualifié et partira bon dernier.)
La saison de GP2 est presque terminée, quel bilan tirez-vous de cette première saison ?
En général, ça a été une bonne expérience même si nous avons eu quelques problèmes. De erreurs de ma part étant donné que je suis un débutant dans la discipline. Ensuite des erreurs du team et d’autres qu’on ne peut pas prévoir. Mais grâce au team, les performances se sont améliorées par rapport à mon équipier qui est une bonne référence.
Le niveau en GP2 est très élevé et la saison a été difficile mais j’ai apprécié le processus d’apprentissage, ce qui est le plus important.
Vous avez dit que vous continuiez à apprendre beaucoup, que devez-vous améliorer pour l’an prochain ?
Ce que nous devons clairement améliorer c’est la constance ce qui est très important dans ce championnat. Même si vous ne gagnez pas toutes les courses, vous marquez des points et vous pouvez finir à une bonne position au championnat. Nous devons éviter les erreurs. C’est quelque chose sur laquelle nous devons travailler.
Votre objectif l’an prochain sera de finir à une bonne position, peut-être gagner le championnat ?
Il est encore un peu tôt pour parler de l’an prochain mais notre objectif est clairement de gagner un championnat.
L’an dernier vous étiez en GP3, quelle est la plus grosse différence entre le GP3 et le GP2 ?
La voiture. Une GP2 est plus grande, plus lourde, physiquement c’est plus éprouvant à conduire. De manière générale, c’est aussi plus professionnel au sein du team. En GP3 vous avez plus de responsabilités en tant que pilote. La possibilité pour moi d’être troisième pilote chez Sauber me permet d’acquérir beaucoup de connaissances d’un point de vue technique et pour travailler de manière professionnelle.
Quel est votre job en tant que troisième pilote Sauber ?
Je dois être préparé au cas où il faudrait remplacer un pilote titulaire. Etre troisième pilote ne veut pas forcément dire que je remplacerai quelqu’un, mais c’est ma responsabilité d’être préparé pour ça. Je participe aux réunions avec l’équipe. Evidemment je n’ai pas le même niveau de connaissances que les pilotes de F1 mais je continue d’apprendre, à grandir en tant que pilote, ce qui pour moi et pour l’équipe est important. En tant que jeune pilote c’est très important pour moi d’être impliqué dans l’équipe.
Nico Hulkenberg a déclaré que c’était un travail frustrant, vous être d’accord avec ça ?
Frustrant ? Non parce que dans le même temps je pilote en GP2. Pour Nico ça l’est peut-être parce qu’il ne roule pas en GP2. Je participe au championnat GP2 et j’aime ça, en même temps j’ai l’opportunité d’être troisième pilote c’est pourquoi, pour moi ce n’est pas frustrant. Evidemment, si vous venez sur les circuits et que vous ne roulez pas c’est un peu frustrant.
Beaucoup de pilotes disent que Spa est un de leurs circuits préférés. Pourquoi est-ce que Spa est si spécial ?
Je pense qu’une des explications est le climat. L’autre chose c’est les virages rapides comme Eau-Rouge et les virages à l’arrière du circuit de la partie historique de la piste.
Michael Schumacher célèbre ses 20 ans de carrière ce week-end, quel est votre premier souvenir de lui ?
Pour être honnête je ne m’intéressais pas tellement à la F1 avant de rouler en compétition. Je vivais au Mexique et je suivais les performances de Adrian Fernandez en Champ Car. Mais le premier souvenir que j’ai de lui c’est qu’il gagnait toutes les courses avec Ferrari évidemment. Mais pour ses débuts je ne sais pas parce que je suis né en 1991 quelques jours avant ses débuts (NDLR Esteban est né le 5 août et Schumacher à débuté le 25).
Que ferez-vous dans 20 ans ?
J’espère rouler en Grand Prix ensuite je ferais de mon mieux pour avoir remporté un titre de champion du monde. Mais je pense avant tout au présent.
Si on regarde dans les annales de la F1 il n’y a pas beaucoup de pilotes mexicains. Aujourd’hui il y a Sergio Pérez qui fait du bon boulot chez Sauber et vous qui rejoindrez peut-être la discipline à court terme. Est-ce que la F1 devient plus populaire au Mexique ?
Oui clairement. Il y a de plus en plus de gens qui suivent la F1, particulièrement à la TV. Mais je crois qu’avec Sergio l’intérêt grandit pour les sports mécaniques en général ce qui est bien pour moi en GP2. Nos supporters sont très importants et je suis content de partager ça avec eux. C’est un sport et vous êtes un exemple de ce qui peut être fait avec du temps.
De notre correspondant à Spa-Francorchamps