Quand la FIA parle des suspensions actives…

Nous vous rapportions il y a peu de temps le différent qui oppose Red Bull aux autres écuries concernant la mise au point d’une suspension dite ‘active’ qui aiderait Vettel et Webber. La hauteur de la voiture pourrait ainsi s’adapter à la charge en carburant.

Une voiture intelligente qui ‘saurait’ être très basse en qualifications pour aider à la performance maximum, et être plus haute pour compenser la lourde charge d’essence en course. Attendu sur le sujet la FIA communique aux écuries sa position. Elle rappelle que tout système d’auto-nivellement utilisé pour réguler la hauteur de caisse d’une voiture entre les qualifications et la course, serait considéré comme illégal.

Dès dimanche soir la fédération a faxé un rappel à la règlementation à toutes les équipes du plateau. Un porte parole de la FIA en explique le contenu dans un communiqué :

« Tout dispositif ou système de procédure dont l’objet et/ou l’effet est de modifier le set-up de la suspension, tandis que la voiture est sous conditions parc fermé, sera considéré comme contraire à l’article 34.5 de la réglementation sportive. »

Voici le contenu de l’article 34.5 :

« Si un concurrent modifie une partie quelconque de la voiture ou apporte des modifications à la mise en place de la suspension tandis que la voiture est sous conditions de parc fermé, le pilote concerné doit prendre le départ de la pit lane et suivre les procédures établies à l’article 38.2. »

Durant le dernier weekend de course à Sepang, la FIA a inspecté de façon approfondie la RB6. Aucun problème de conformité n’a pu être relevé et les équipes rivales ont même évoqué une trouvaille qui agirait sans avoir recours à un système mécanique. Une autre partie du communiqué suggère que toutes les solutions techniques imaginées peuvent aussi être mises hors la loi :

« En outre, nous croyons que tout système d’amortisseur par auto-nivellement est susceptible de contrevenir à l’article 3.15 de la réglementation technique. »

Voici le contenu de l’article 3.15 :

« L’influence aérodynamique : À l’exception de la couverture décrite dans l’article 6.5.2 (lorsqu’il est utilisé dans la voie des stands), de la carrosserie du conducteur à réglage décrite dans l’article 3.18 et des canaux décrits dans l’article 11.4, toute partie spécifique de la voiture influençant sa performance aérodynamique:

– Doit se conformer aux règles relatives à la carrosserie,
– Doit être fixée rigidement sur la partie entièrement suspendue de la voiture (fixée de façon rigide signifie n’avoir aucun degré de liberté),
– Doit rester immobile par rapport à la partie suspendue de la voiture,

Tout dispositif ou construction qui serait conçu pour combler le vide entre la partie suspendue de la voiture et le sol, est interdit en toutes circonstances.

Aucune partie ayant une influence aérodynamique et aucune partie de la carrosserie, à l’exception du patin en référence à l’article 3.13, ne peut, en aucun cas, être située au-dessous du plan de référence. »

Depuis la semaine dernière les déclarations s’enchaînent. Ainsi McLaren a indiqué son intention de développer un système qui lui est propre, afin d’exploiter le potentiel de sa voiture lorsque celle-ci est faiblement chargée en carburant. Du côté de Mercedes, Ross Brawn réclamait une clarification des règles.

La théorie de la course à l’armement est toujours d’actualité en Formule 1. Après la guerre du KERS et du double diffuseur, voici celle de la suspension active et du « F-Duct ». Les années se suivent et les ingénieurs rivalisent de technicité pour faire de la F1 le pinacle du sport auto. Souvent celui qui invente un nouveau système garde un avantage sur la meute de poursuivants qui copie l’original.

Alors RBR et McLaren seront-elles en haut du classement à la fin de la saison ? Aux ingénieurs d’inventer le futur…