Alain Prost : "La France a besoin d’avoir son Grand Prix"
La Formule 1 vit actuellement un tournant dans son histoire, qu’il s’agisse d’un plan monétaire, technique ou même sécuritaire ; La F1 change et tous les passionnés ont un point de vue différent de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) qui dicte les changements. Alain Prost, l’un des plus grands noms de ce sport, approuve […]
La Formule 1 vit actuellement un tournant dans son histoire, qu’il s’agisse d’un plan monétaire, technique ou même sécuritaire ; La F1 change et tous les passionnés ont un point de vue différent de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) qui dicte les changements. Alain Prost, l’un des plus grands noms de ce sport, approuve plus ou moins cette métamorphose.
Le français, de 53 ans, a réalisé une Interview vendredi dans le cadre d’un sponsoring avec la Caisse d’Epargne. Il commente notamment le futur du Grand Prix de France, remis en cause à plusieurs reprises récemment, ainsi que l’avenir de la F1.
Trois projets étaient favoris pour accueillir le nouveau GP de France 2011. Alain Prost soutenait celui du Val d’Europe qui devait se tenir à Disneyland Paris. Le projet ne verra finalement jamais le jour : « C’était politiquement et financièrement très difficile. Il n’y avait pas de volonté commune donc pas d’issue. »
Il reste toutefois deux projets en compétition, bien que non-aidé par l’Etat, celui des Yvelines, et du Val d’Oise. Même si il n’y participe pas, Prost soutient le retour de la France au calendrier : « Il faut que tout le monde y mette du sien. Pour l’instant, cela se passe plutôt pas mal. Il faut aussi que Bernie Ecclestone donne son feu vert et qu’il décide si c’est le bon endroit. C’est un peu compliqué. Le vœu des constructeurs et de Bernie Ecclestone, en tout cas, est de s’installer autour de Paris. »
« Je pense que la France a besoin d’un événement de cette envergure internationale, sur un nouveau site. La Formule 1 a aussi besoin de grands prix historiques en Europe parce que les grands constructeurs, à part les japonais, sont européens. Et c’est très important pour eux de continuer ces grands prix historiques, dont la France fait partie. »
« Cela représente des coûts mais je pense qu’on est ok sur ce plan. On parle beaucoup des coûts mais on ne parle pas des retombées. C’est souvent comme ça en France. Selon le nombre de spectateurs, le type d’événements que vous créez, cela représente quand même entre 30 et 60 millions d’euros par an. On devrait penser un peu plus en amont, » continue l’ex co-équipier de Senna chez McLaren-Honda.
Selon Prost, les mentalités françaises ne sont pas favorables aux courses automobiles : « Le vrai problème, il est là. […] On n’a pas assez de gens qui sont prêts à être derrière. Mais je pense que cela peut évoluer dans les mois et les années qui viennent. L’Automobile représente 10 % des emplois français. Il y a des problèmes à régler mais on doit en même temps continuer à privilégier quelque chose dont a vraiment beaucoup besoin. Aussi bien pour l’industrie en général que pour le commun des mortels qui se déplace en voiture tous les jours. Le sport automobile sert aussi à ça. »
Enfin, concernant la saison à venir, le règlement ne devrait pas rééquilibrer les classements. Prost pense même le contraire : « Avec le changement de règlement, ça va être très différent. Il peut y avoir des surprises. Le problème, c’est que les écuries ne peuvent pas faire d’essais, ou très peu. Il y aura beaucoup de choses en simulation. Cela va privilégier les grandes écuries, c’est certain. On aura toujours McLaren, Ferrari et Renault devant. »
Concernant la réduction des coûts, nouvelle politique explicite de la FIA et de Bernie Ecclestone, le ‘Professeur’, comme il était surnommé, voit un grand intérêt mais ne veut pas de F1 identique à tous les constructeurs : « En F1, il y a le même problème pour tous: continuer avec des budgets réduits. Les constructeurs et les écuries étaient allés trop loin. Je n’avais jamais connu la F1 avec une débauche de moyens comme ces dix dernières années. »
« Je suis contre le moteur unique. La Formule 1 doit rester la vitrine des constructeurs. Les voitures peuvent être proches, mais elles doivent être différentes car les constructeurs doivent montrer qu’ils sont les meilleurs. Mais personne n’est pour le moteur unique en réalité. La FIA a provoqué les écuries pour qu’elles acceptent certains changements… »
Alain Prost est quadruple champion du monde de Formule 1 avec McLaren et Williams-Renault. Le français a même créé son équipe de Formule 1 en 1997, Prost Grand Prix, l’histoire prenant fin en 2002 pour raisons financières… déjà.