Pourquoi Spa est-il un circuit dangereux ?

Tous les ans, le monde de la course auto et moto apprend le décès d’un des leurs sur le circuit de Spa. Très souvent, c’est dans le même virage que le pilote se tue. Dans le raidillon. Ici, les accidents font froid dans le dos. Déjà, car c’est l’un des virages les plus rapides du calendrier. Aussi, car la visibilité y est moindre en raison de l’important dénivelé.

La pente du Raidillon est comme son nom l’indique, très raide. Avec une pente moyenne de 17 %, c’est un véritable mur qui attend les pilotes à chaque passage. Une vue sur le bitume puis vers le ciel puis à nouveau sur la piste, bordée par des dizaines d’arbres.

Des accidents dramatiques

Depuis toujours, l’objectif des pilotes est de passer cette longue courbe pied au plancher. Cela a donné lieu à des crashs effroyables, comme celui de Jacques Villeneuve, en 1999. Jolyon Palmer en 2016 et bien d’autres… Quand un pilote tape ici, il est souvent renvoyé sur la piste après avoir touché les murs de pneus. Lando Norris pourra en témoigner, suite à sa sortie de piste en qualifications, en 2021.

Une fois au sommet, la voiture accidentée n’apparaît plus dans le champ de vision des autres hommes à l’attaque dans le Raidillon. Ils ne peuvent se fier qu’aux drapeaux jaunes et à la radio. Mais ensuite, il faut savoir où se trouve la monoplace sur le bitume pour parvenir à l’éviter. C’est une problématique supplémentaire.

Si certains parviennent à la contourner, ce n’est pas le cas de tout le monde et cela provoque un sur-accident. C’est ici que cela devient dramatique. C’est malheureusement dans ces conditions qu’Anthoine Hubert s’est tué, en 2019.

Peu de solutions

Alors que faire pour éviter de tels drames ? Les organisateurs et les propriétaires du circuit se sont creusé la tête à de nombreuses reprises. Enlever les pneus ? Rajouter une lignée ? Mettre du gravier ? Élargir la zone de dégagement ? Malheureusement, peu de choses fonctionnent.

Faudrait-il revoir entièrement cette zone ? C’est ce qui pourrait le mieux fonctionner. Mais à quel prix ? Refaire l’intégralité de ce virage, sans lui enlever ce caractère mythique serait très coûteux et surtout compliqué. Cela voudrait dire raser de nouveaux arbres, potentiellement déplacer la toute nouvelle tribune et faire avec la nature.

Pour rappel, une rivière, l’Eau rouge, passe sous le circuit juste avant le Raidillon. Il faudrait donc modifier le circuit tout en prenant compte de la nature. Rajouter des Tecpro pourraient être une solution. Même si ces grosses structures gonflables prennent de la place dans la zone de dégagement, elles permettraient d’absorber un minimum l’impact. Et elles n’auraient pas un effet « rebond » comme avec les murs de pneus.

Même si en soi, le circuit de Spa reste dangereux, il reste homologué par la FIA.