Et Hamilton réalisa un rêve d’enfant…
Le vainqueur du Grand Prix du Brésil 2016 était clairement ému au micro des journalistes hier à Sao Paulo. Au-delà de la lutte toujours d'actualité face à Nico Rosberg, le toujours tenant du titre a pris de la hauteur sur ce contexte où chaque point compte...
Lewis Hamilton aurait difficilement pu gagner un Grand Prix du Brésil plus exigeant en terme de conditions météorologiques ! Comme tous ses petits camarades, il n’aura guère été épargné par la pluie qui s’est abattue sans discontinuer sur le tracé d’Interlagos pendant les 71 tours. Fort heureusement pour lui sa pole acquise de justesse face à Rosberg s’est convertie en victoire. La première de sa carrière ici, pour sa dixième tentative déjà.
Ses premiers mots se sont tournés vers son idole, partagée avec tout le peuple brésilien, Ayrton Senna :«Cela a pris du temps mais l’attente en valait bien la peine, sans aucun doute, Je me rappelle avoir regardé Ayrton gagner ici en 1991. Je pensais alors : c’est ce que je veux faire un jour ! J’ai partagé son émotion, je peux maintenant comprendre ce qu’il a ressenti. C’était le 44e Grand Prix ici, donc c’est vraiment une victoire spéciale pour moi. Gagner devant cette foule… C’est un moment que je n’oublierai jamais, je ne parviens pas encore à réaliser que c’est arrivé. »
10yrs in the making…
Victory at the home of his idol…#Hamilton x #Senna#F1 #BrazilGP pic.twitter.com/Vn6s7EcEqH— MERCEDES AMG F1 (@MercedesAMGF1) 13 novembre 2016
Le triple champion du monde a contrôlé tout du long cette course, entre-coupée de deux interruptions. Sans aucune erreur, il a rejoint l’arrivée en vainqueur, pour la 52e fois de sa carrière. Désormais, le voici seul deuxième dans le panthéon de la Formule 1, laissant de côté les 51 victoires d’Alain Prost. Il part seul à la chasse des 91 victoires de la référence absolue : Michael Schumacher. « C’est fou de grandir en regardant les Grands Prix dans son canapé en mangeant des sandwiches au bacon, pour arriver un jour à un plus grand nombre de victoires qu’Alain Prost ou Ayrton Senna, cela ne me paraît pas réel ! »
Plus posément, il est aussi revenu sur sa course en elle-même. Paradoxalement, il n’a guère semblé marqué par le scénario épique et haché de cette course : «C’est fou – toutes ces années ont été si difficiles pour moi ici. En fait, la victoire d’aujourd’hui fut l’une des plus faciles que j’ai remporté. Bien sur, avec ces conditions, j’aurais pu facilement faire une erreur. Mais j’étais généralement détendu aujourd’hui, j’ai gardé les choses sous contrôle. J’aime conduire sous la pluie ! Cela vient de mes années de course en Angleterre lorsque j’étais enfant.»
Marquée par deux drapeaux rouges, cette course fut placée un moment durant sous l’oeil de la critique. Même les pilotes n’ont pas semblé comprendre ces longues minutes d’attente. Le triple champion du monde n’était pas le dernier à réclamer que la meute fut lâchée : « Le premier drapeau rouge était compréhensible parce que des gens étaient sortis de la piste. Pour le deuxième, en revanche, la piste était prête pour les intermédiaires, la voiture de sécurité est restée dehors une éternité. C’était inutile de l’avoir en piste, nous aurions pu partir plus tôt. Mais la sécurité est primordiale, les commissaires l’ont certainement ressentis comme cela. »
Habile, le vainqueur de cette vingtième manche a su trouver les mots pour fédérer un peu plus l’équipe à sa cause : « Chaque week-end de course, nous essayons d’apporter un nouveau morceau d’histoire, nous avons prouvé que nous sommes la meilleure équipe de loin, dans chaque domaine. Notre hospitalité est la meilleure, notre nourriture est la meilleure, nos gars au garage sont les meilleurs, les gars à l’usine sont les meilleurs, nos voitures sont les meilleures… »
Maintenant, place à Abu Dhabi et au grand final de cette année 2016. Lewis Hamilton le sait, pour réaliser l’impossible et déposséder Rosberg de sa couronne, il faudra d’abord gagner, puis compter sur deux autres voitures supplémentaires intercalées (au moins) entre lui et l’Allemand. Dès lors, à la vue de la domination de Mercedes, il lui faudra également un soupçon de chance. Conclusion habile de l’ex-pilote Mclaren, qui se décharge d’ores et déjà de toute pression : « Tout ce que je peux faire est me concentrer et être costaud comme je l’ai été ces dernières courses. Si je fais ça, je sais dans mon cœur ce que j’aurai accompli cette année. »
De toute évidence, si Lewis Hamilton nous offre un récital à Abu Dhabi, il pourra quitter cette saison avec la sensation du devoir accompli. Rappelons que son abandon moteur de Sepang pèse très lourd dans la balance. En ajoutant cette victoire et une quatrième place pour Rosberg (au lieu de la troisième réellement décrochée), Hamilton compterait 380 points, Rosberg 364. Pourtant, c’est bel et bien Rosberg qui mène le vrai classement de ce championnat du monde, avec 12 points d’avance sur le Britannique. Mais les abandons sur casse mécanique font bel et bien partie du jeu impitoyable, qu’est celui de la Formule 1.
#BrazilGP message 👉🏽 https://t.co/yEAkUtakhC@MercedesAMGF1 📸 x @suttonimages pic.twitter.com/KBffWUQkFK
— Lewis Hamilton (@LewisHamilton) 13 novembre 2016