Le Duct de Mercedes : une solution dans le vent
Nouvelle saison, nouvelle polémique ? Après le double-diffuseur en 2009, le F-Duct en 2010 et le diffuseur soufflé en 2011, c’est au tour du "W-Duct" de Mercedes d’être dans le collimateur de la F1.
Les Flèches d’argent sont trouées. En effet, dès le début des essais privés d’avant saison de Barcelone, la Mercedes W03 a interpelé les observateurs de la discipline. Le design était moins en cause que la petite ouverture située à l’avant du museau. Cette solution, rapidement surnommée « W-Duct », en référence au « F-Duct » de McLaren en 2010, pose de nombreuses questions.
En 2010, l’écurie McLaren avait proposé, la première, un système simple : une ouverture était pratiquée à l’avant de la voiture, qui permettait de capter une partie du flux d’air qui était alors redirigée vers la partie haute de l’aileron arrière, via un conduit (le « duct ») afin d’y générer plus d’appui. En revanche, en ligne droite, le pilote pouvait choisir, par le biais d’un mécanisme propre à chaque écurie, de boucher cette ouverture afin de priver d’appui l’aileron arrière dans le but de gagner de la vitesse de pointe.
La réglementation avait été modifiée fin 2010 dans le but de bannir la solution utilisée par l’écurie de Woking : depuis cette modification, les dispositifs actionnés par l’intermédiaire du pilote sont interdis (hormis le DRS, bien entendu). C’est bien sur ce point que l’écurie de Stuttgart se démarque puisque le système mis en place sur la W03 est censé produire des effets similaires, en termes d’appuis, tout en laissant le pilote totalement passif, le rendant à priori légal.
Légale et génératrice d’appui, cette solution ne pouvait qu’attirer l’attention des concurrents de la marque à l’étoile, à commencer par McLaren qui, selon nos confrères allemands de Auto Motor und Sport, aurait testé un système similaire lors de la seconde session d’essais à Barcelone. De même, des rumeurs semblent indiquer que Red Bull et Lotus s’essaient à la fabrication de leur propre ‘’W-duct’’. Aussi, Adrian Newey, interrogé sur la fonction de l’ouverture située à l’avant de la bosse sur le museau de la Red Bull RB8, avait répondu qu’il ne pouvait « rien dire ».
Mais l’ingénieur britannique serait allé encore plus loin. Ainsi, lors des derniers jours d’essais à Barcelone, la RB8 dessinée par Adrian Newey présentait de nombreuses nouveautés, notamment au niveau de l’aileron arrière où sont apparues deux larges encoches, à l’arrière du profil inférieur de l’aileron. Ce dernières, selon certaines indiscrétions, seraient censées rediriger l’air collecté au niveau des supports de l’aileron arrière voire même, potentiellement, au niveau de la partie basse de l’aileron, à proximité du diffuseur, générant ainsi plus d’appui. Un système déjà inspiré d’une solution essayée par Mercedes, en 2010, mais dont la mise au point s’était avérée complexe pour l’écurie allemande.
Malgré cela, et comme souvent, la légalité de ces systèmes soulève le doute et Michael Schmidt, un journaliste allemand, a indiqué « avoir entendu qu’une équipe avait déposé une requête officielle devant la FIA pour savoir ce qui était autorisé et ce qui ne l’était pas dans ce domaine ». Une solution qui ne manque donc pas d’air et qui risque de faire encore parler.